- Gourinat A, Mazeaud C, Hubert J, Eschwege P, Koscinski I. Impact of paternal age on assisted reproductive technology outcomes and offspring health: a systematic review. Andrology. 2023; 1-14.
La docteure Annabelle Gourinat et son équipe ont cherché à comprendre comment l'âge des hommes affecte leur fertilité et donc le succès de la PMA. Ils se sont également penchés sur l'influence de l'âge des pères sur la santé de leur enfant.
En ce qui concerne le spermogramme, de nombreuses études ont montré de manière concordante que plus l'homme est âgé, plus le volume de l'éjaculat et la motilité des spermatozoïdes sont faibles.
À partir de l'âge de 45 ans, le volume de l'éjaculat diminue de 0,22 ml tous les 5 ans. Dès l'âge de 40 ans, les spermatozoïdes perdent 0,5 à 0,6% de leur mobilité chaque année.
On ne sait toutefois pas si les paramètres modifiés des spermatozoïdes ont un effet sur le taux de grossesse et de naissance. Certaines études indiquent que les grossesses et les naissances réussies diminuent avec l'augmentation de l'âge paternel. D'autres ne trouvent aucun lien. De plus, les auteurs soulignent l'existence de biais qui pourraient fausser les résultats des études.
La situation est similaire concernant le risque d'aberrations chromosomiques. Alors que le lien entre l'âge maternel et le taux d'aneuploïdies telles que la trisomie 21, 13 et 18 est clairement établi, l'âge paternel en tant que facteur de risque potentiel demeure incertain.
En revanche, il en va autrement pour les maladies autosomiques dominantes, telles que l'achondroplasie et le syndrome d'Apert. Il est avéré que les hommes de plus de 50 ans présentent un risque 12 fois plus élevé d'avoir un enfant atteint d'achondroplasie par rapport aux hommes plus jeunes. Dans le cas du syndrome d'Apert, ce risque est 9,5 fois plus élevé.
Pour les maladies psychiatriques également, les chercheurs ont trouvé des indices indiquant que l'âge du père joue un rôle. Ainsi, le risque d'avoir un enfant autiste est environ 6 fois plus élevé chez les hommes de plus de 40 ans que chez les hommes de moins de 30 ans. Ce risque augmente de 21 % tous les dix ans à partir de ce seuil. En ce qui concerne la schizophrénie, le risque est plus faible, mais à partir de 50 ans, il est tout de même presque multiplié par deux par rapport aux jeunes pères de moins de 25 ans.
Dans l'ensemble, si la revue de la littérature montre que l'âge paternel a une certaine influence sur la grossesse et la santé de l'enfant, les mécanismes pathophysiologiques exacts ne sont pas encore expliqués. Les auteurs soulignent de surcroît l'existence de nombreux facteurs de perturbation qui rendent difficile une attribution claire des facteurs de risque.
Le principal facteur de risque dans le cadre de la PMA demeure sans aucune contestation l'âge de la mère. Il est déterminant quant aux chances de succès de la procédure et influe sur le risque de troubles chez l'enfant à naître.
Au cours des 30 dernières années, l'âge des deux parents n'a cessé d'augmenter. Parallèlement, la procréation médicalement assistée offre à de nombreux couples la possibilité d'avoir des enfants à un âge avancé. Cela comporte des risques potentiels, principalement liés à l'âge maternel, mais aussi, dans une moindre mesure, à l'âge paternel. Il est donc essentiel d'en informer les futurs parents. La question de l'établissement d'une limite d'âge pour les hommes dans le cadre de la PMA est aujourd'hui un sujet de débat sur le plan sociétal et éthique.