Joel Hillhouse, chercheur à l’Université d’East Tennessee observe que les symptômes de la tanorexie sont similaires à ceux de l’addiction à l’héroïne : envie de bronzer au réveil, besoin de “doses” croissantes, anxiété en cas d’arrêt, culpabilité, agacement face aux remarques de l’entourage. Il ajoute que certaines personnes “continuent d’utiliser des cabines alors qu’elles ont un cancer de la peau, volent de l’argent à leurs proches ou s’achètent un lit bronzant pour satisfaire les envies nocturnes”.
Pour le docteur Steve Feldman, dermatologue à l’Université Wake Forest (Caroline du Sud) “Il n’y a pas que le paraître qui pousse les gens à bronzer, il y a aussi le bien-être”. En effet, le soleil stimule la production de mélanine, ce qui libère des endorphines. Les endorphines sont proches de la morphine, qui donne une sensation de bien-être et apaisent la douleur. La pression sociale n’est pas sans impacte sur ce phénomène, les jeunes disposent de nombreuses figures qu’ils ont envie d’imiter et cela peut aussi passer par le bronzage.
En 2012, l’OMS a classé les appareils à UV comme cancérigènes. Vanessa Rock, du comité australien de lutte contre le cancer, en citant plusieurs études précise que l’usage des ces appareils “augmente le risque de mélanome de 20%”. En 2009, le Brésil a interdit les cabines à UV et l’Australie en a fait de même en 2014.
En France, la ministre Marisol Touraine a déclaré vouloir renforcer la législation relative aux cabines UV. La loi de santé prévoit en effet d’interdire leur accès aux mineurs, ainsi que leur promotion et vente aux particuliers. Les profesionnels quant à eux devront suivre une formation obligatoire avant la commercialisation.
Teexte : AFP / pg