L'animal en question appartenait au groupe disparu des varanopidés, créatures semblables à des lézards et parents des premiers ancêtres des reptiles ou des mammifères. Les auteurs de l'étude ont identifié la maladie à l'aide de deux vertèbres de queue fusionnées, découvertes dans une grotte en Oklahoma (USA) et datant du Permien (-299 millions d'années à -251 millions d'années : dernière période du paléozoïque qui se termina par la plus grande extinction de masse).
L’examen des vertèbres par micro-CT (micro-computed tomography) - réalisé au museum d’histoire naturelle de Berlin - a permis d'étudier les structures externe et interne des os soudés. Il a montré que par endroits l'os était devenu très mince, en raison d'une dégradation anormale, tandis qu'une croissance osseuse excessive à d'autres endroits avait entraîné un épaississement de l'os et finalement la fusion des deux vertèbres.
Pour les chercheurs, ces caractéristiques évoquent la maladie de Paget, un trouble du métabolisme osseux lié à la coordination déficiente entre les cellules qui forment les os et celles qui les dégradent. Elle touche principalement les hanches et la colonne vertébrale. Cette maladie a déjà été diagnostiquée chez d'autres mammifères et reptiles modernes, ainsi que chez un dinosaure de la période jurassique. Des facteurs génétiques et des virus semblables à ceux de la rougeole sont impliqués dans l'apparition de cette maladie, dont le déclencheur exact est encore sujet à controverses.
Deux vertèbres seulement ayant été préservées, il est impossible de déterminer si d'autres parties du squelette ont été affectées. Si la pathologie se limitait à la queue, l'animal n'avait probablement que de légères douleurs et un raidissement de l’organe.
La découverte de cette maladie chez un varanopidé est la première preuve connue d'une maladie osseuse de type Paget à cette époque. C'est peut-être aussi la plus ancienne preuve indirecte de la présence d’un virus dans l'histoire de la Terre.