Le problème est que Sanofi est le seul laboratoire qui assure la production du vaccin dans le laboratoire danois Statens Serum Institut (SSI). La production de ce vaccin est particulièrement longue (environ 18 mois) et délicate car à la moindre anomalie détectée tout le lot est retiré.
De nombreux parents sont désemparés et les pharmaciens ne savent pas toujours où les réorienter. Il faut savoir que si la vaccination contre la tuberculose ne peut être différée des doses sont disponibles dans les centres PMI et CLAT (centres de lutte antituberculeuse). En effet le vaccin se présentant sous forme multidose, on évite ainsi un gaspillage car le “passage” est plus important dans ces centres spécialisés.
Mais la situation semble s’être encore plus dégradée: même les centres PMI doivent maintenant rationner les doses car depuis novembre le laboratoire Sanofi a interrompu leur livraison. Ainsi ils ne sont pas en pénurie totale mais désormais seuls les enfants à risque élevé de tuberculose peuvent en bénéficier.
Il faut tout de même relativiser: ce vaccin n’est plus obligatoire depuis 2007 mais il est recommandé pour les enfants de moins de 6 ans vivant régulièrement en collectivités (comme en crèche) et considéré “à risque de tuberculose” notamment lorsqu’ils résident en Ile-de-France, en Guyane ou à Mayotte ou qu’ils auraient pu avoir un contact avec le bacille tuberculeux (enfant ou parent originaire d’un pays à forte endémie par exemple).
Le BCG est obligatoire pour le personnel soignant, les professionnels du secteur social et les assistantes maternelles.
Certains pédiatres sont ennuyés par cette pénurie notamment pour les nourrissons de plus de 3 mois qui ont subi un tubertest sans recevoir le vaccin 3 jours après car il était introuvable et qui ont donc reçu une piqûre inutilement.
Autre information qui peut être utile pour les parents: certaines crèches exigent la vaccination des enfants contre la tuberculose or il faut savoir que la preuve de cette vaccination ne doit pas être réclamée car elle n’est pas obligatoire.
La vaccination reste l’arme principale contre la tuberculose et elle entre pleinement dans le plan mondial “Halte à la tuberculose” qui avait commencé en 2011 et se termine cette année. L’objectif est de transformer cette lutte en élimination de la tuberculose c’est pourquoi il faut que la France remédie à cette pénurie. En 2012 en France il y avait moins de 5 000 cas déclarés de tuberculose soit 7,6 pour 100 000 habitants. Cette rupture de stock ne devrait pas entraîner de recrudescence de la maladie selon le Professeur Christian Perronne, médecin Président de la Commission des Maladies Transmissibles au Haut Conseil de la Santé Publique.