Ces derniers sont confrontés directement à la souffrance et à la douleur physique et psychologique des patients et, bien souvent, dans des conditions de travail difficiles et avec des moyens limités.
L’épuisement professionnel des soignants appelé aussi « Burn-Out » est devenu un sujet de préoccupation de la part des soignants eux-mêmes et des observateurs des systèmes de santé en raison de son importance. Face à ce fléau, plusieurs moyens à déployer sont proposés. Selon les dernières actualités du Congrès d’oncologie, la méditation en pleine conscience permet de ramener les pensées vers le corps et de prendre du recul face aux situations rencontrées.
Parmi les soignants confrontés à ces difficultés psychologiques, on trouve essentiellement les aides-soignants et les infirmiers. Les médecins n’en sont pas moins épargnés puisque, selon les statistiques de la caisse de Retraite des Médecins français, les médecins présentent des taux de dépression et de suicide plus importants que dans la population générale.Ce qui est encore plus préoccupant est que cette situation est en train de s’accroître au fil des années.
Loin de mettre sur le compte de « Burn-Out » toutes les vraies pathologies psychiatriques ou encore les revendications professionnelles qui n’en sont pas réellement, ce syndrome est caractérisé par des signes somatiques et comportementaux variés et non spécifiques : fatigue, troubles du sommeil, troubles gastro-intestinaux, etc.
Face à la maladie, à la souffrance, à la mort d’une part, et aux contraintes de la réalité et la limitation des moyens d’autre part, l’idéal de soin porté par les soignants peut s’altérer pour les ramener vers un système de projection. Les risques majeurs de cette situation sont représentés par les conduites à risques, la baisse de la compétence au travail ou encore, dans des cas extrêmes, l’usage d’alcool et/ou de psychotropes pour se soulager de la détresse psychologique intense.
Les attitudes varient en fonction du profil psychologique des personnes. Tandis que certains essaieront de fuir le poste de travail, d’autres feront tout leur possible pour garder leur poste, voire même ne plus le quitter dans une sorte d’acharnement pathologique au travail ou « présentéisme pathologique ».
Le contexte de l’épuisement professionnel dans le domaine de la santé se caractérise par l’importance de l’impact de la déshumanisation de la relation avec autrui qui est un mode de défense ou d’adaptation psychologique fréquent dans les situations de « Burn-Out ».
Dans un contexte de « Burn-Out » des soignants, la vision du monde et de l’entourage est souvent altérée. Ramener la conscience à sa propre réalité à travers le corps est un élément fondamental. C’est tout l’intérêt de la méditation en pleine conscience.
Selon un thérapeute spécialiste qui parle de la méditation en pleine conscience « Elle permet de prendre conscience de l’état dans lequel nous sommes, de prendre du recul sur les pensées qui tournent en boucle sans les juger, de transformer notre dynamique psychique en intervenant sur le regard que nous portons sur une même réalité ».
La médiation, pratiquée depuis des milliers d’années, permet de développer cet état de pleine conscience et de se libérer du tumulte de pensées et d’angoisses pour se concentrer profondément sur le moment présent.
La méditation en pleine conscience permet à chacun de prendre du recul par rapport à ce dont il pense ou ce qu’il éprouve tel un observateur. Ceci permet d’avoir un meilleur discernement face aux situations et aux personnes rencontrées, ce qui se répercute de façon positive sur les réactions conséquentes.
La HAS a d’ailleurs reconnu dans son rapport sur l’épuisement professionnel en milieu de santé que la méditation en pleine conscience représente un véritable moyen efficace sur la santé mentale et le stress.
C’est ce qu’a déclaré Mahalia Dalmasso au cours de ce congrès dirigé par la SoFOG. Il est bien évident que pour donner des soins de la meilleure manière et dans un contexte de relation d’aide humaine, il est primordial d’être dans un bon état mental et psychologique.
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