Il veut centraliser les urgences sur un seul n° alors que le nombre d’appels aux centres 15 a augmenté de manière exponentielle au cours des trente dernières années.
Ce serait donc pire, car le tri serait plus difficile pour aiguiller les appels.
Quatre millions d’appels par an en 1988 — ce chiffre atteignait 24,6 millions en 2016 et on estime pour l’année 2018 qu’il atteindra 31 millions. Parmi ces millions d’appels importants, 38 % étaient sans lien avec des questions médicales (appel raccroché sans réponse, tonalité de fax, malveillance, canulars, erreur de numéro…).
La proportion d’appels donnant lieu à de simples conseils de la part des opérateurs du SAMU — ce qui fait aussi partie de leur mission — est de 13 % environ. Restent enfin, 48 % des appels qui entraînent des interventions.
Et ces interventions coûtent cher aux contribuables : 500 € la demi-heure.
Les écarts en personnels sont considérables d’un département à l’autre, mais l’inflation du nombre d’appels doit faire se poser la vraie question :
« 50 % d’appels non justifiés ne nécessitent-ils pas de réformer la prise en charge des urgences plutôt que d’exiger plus de personnels et de moyens ?
La ministre doit réunir les acteurs avant l’été. Certains urgentistes expliquent qu’il vaut mieux “soigner le mal par le mal” et demandent toujours plus de personnels et de concentration des urgences à travers le centre 15 et les hôpitaux.
En bref, toujours plus d’argent public déversé dans une énorme machine incontrôlable et incontrôlée. “Augmentons la dépense publique de santé en France et tout ira mieux” !
Là n’est pas la solution : “Quand une pompe est en panne il faut la réamorcer”.
Agnès Buzyn a demandé un nouveau rapport au Dr Mesnier : il fait 80 pages alors qu’un timbre-poste suffirait, car il réinvente l’eau chaude !
À aucun moment, ce rapport ne met en exergue la nécessité de repeupler la France de ses médecins de proximité, ni de revaloriser l’exercice et d’améliorer les conditions d’exercice.
On n’y retrouve aucune proposition d’incitation au regroupement : 20 % des médecins généralistes en Ile de France travaillent déjà plus de 55 h par semaine — et il faudrait augmenter les plages de consultations, plus des gardes ? On tient là, les nouveaux esclaves !
Il est donc clair que c’est par les libéraux que viendra la solution : la libéralisation du système et la juste rémunération des urgences.
Faute de places, beaucoup de patients passent des heures, voire une nuit entière, sur des brancards dans des couloirs. Quand on manque de lits, les personnes restent aux urgences dans les couloirs sur des brancards alors qu’elles devraient être hospitalisées. Il n’y a pas de gestion coordonnée des lits disponibles qui sont dispersés dans les services !
À Paris cet hiver, lors de la vague de froid, des fractures ont dû attendre faute de matériel OU de chirurgiens disponibles.
On constate ainsi une surmortalité de 9 % pour les patients dans les couloirs, car ce mal est chronique.
Des contraintes lourdes expliquent cette concentration qui a éliminé les petits centres.
Pour être autorisé à accueillir les urgences, l’établissement devra avoir des lits d’hospitalisation complets en médecine et disposer d’un accès à un plateau technique en son sein ou par convention avec un autre établissement, un cabinet d’imagerie ou avec un laboratoire d’analyses de ville, ou dans le cadre du réseau entre les structures 24 h/24.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ‘plus de 30 000 patients décèderaient chaque année d’accidents médicaux en France’.
Selon la deuxième étude ENEIS (Enquête nationale sur les événements indésirables liés aux soins), plus de 300 000 EIG surviendraient chaque année dans les hôpitaux et cliniques en France.
Dans la chaine des soins sous tension, c’est toujours le maillon faible qui cède.
Les responsabilités sont partagées, car le patient est pris en charge par des ‘médecins interchangeables’ empêchant un vrai suivi personnalisé à l’Hôpital.
Tout le système est à reconstruire.
Ce ne sera possible qu’en simplifiant l’administration qui paralyse les soignants et en redonnant envie aux jeunes médecins de s’investir dans les gardes et la permanence des soins.
La revalorisation de la médecine générale libérale est la condition !