On estime ainsi que 30 % des décès par cancer sont dus au tabac. Le tabac est responsable de 80 % des cancers du poumon, 70 % des cancers des voies aérodigestives supérieures et 50 % des cancers de la vessie.
La toxicité de la cigarette provient de la combustion du tabac qui dégage plus de 70 cancérigènes connus comme le benzène, les goudrons, les amines aromatiques ou encore l’arsenic. Ces substances hautement toxiques une fois réparties dans les différents tissus de l’organismes seront à l’origine de modifications du programme génétique des cellules les environnant et amorceront alors une multiplication cellulaire non contrôlée, c’est à dire un cancer.
Pourtant, malgré la prise de conscience mondiale du danger que représente la cigarette, environ 1,1 milliards de personnes fument dans le monde. En France un tier de la population entre 15 et 75 ans est fumeur. Cette consommation a un lourd tribut : elle tue 7 millions de personnes par an, dans le monde, et coûte aux gouvernements plus de 1 400 milliards de dollars (US) en dépenses de santé et en perte de productivité.
Pour répondre à cet enjeux de santé publique de nombreux gouvernements prennent des mesures anti-tabac en interdisant par exemple la publicité, en augmentant les taxes ou en interdisant le tabac dans les lieux publics. Cependant ces mesures ne parviennent pas toujours à atteindre le succès escompté et leur répercussion est parfois difficile à évaluer.
Depuis janvier 2016 la France est avec l’Australie le premier pays imposant le conditionnement neutre pour les produits du tabac. Le résultat de cette législation reste pour l’instant mitigé : aucun indicateur ne témoigne d’une diminution de la consommation, mais une augmentation des achats de contrebandes a été mesurée. Le gouvernement australien assure en revanche que le seul paquet neutre a permis de faire baisser d’environ 3 % le nombre des fumeurs parmi les plus de 14 ans entre décembre 2012 et septembre 2015.
D’après le Dr Oleg Chestnov, sous-directeur général de l’OMS, la mesure de lutte anti tabac qui reste la plus efficace est l’augmentation du droit d’accise sur les produits du tabac. Une taxation plus élevée permet à la fois de dissuader le consommateur d’acheter le produit par une hausse du prix, mais aussi d’accroître la recette fiscale ce qui créera une marge budgétaire à réinjecter dans des domaines de santé prioritaires comme la lutte contre le cancer.
Enfin l’OMS profite de ce 31 mai, journée mondiale sans tabac, pour nous rappeler un méfait souvent négligé du tabagisme : la dégradation de l’environnement à grande échelle. Il est bon de savoir que 10 des 15 milliards de mégots produits chaque jour sont jetées dans la nature. Or les déchets du tabac, tout comme la fumée de cigarette, contiennent de hautes concentrations de produits chimiques toxiques pour l’environnement.