Interruption médicamenteuse de grossesse : Les protocoles à respecter

Date de validation février 2015   Les femmes qui souhaitent une interruption volontaire de grossesse (IVG) doivent recevoir une information détaillée afin de pouvoir choisir entre une méthode d’IVG médicamenteuse ou chirurgicale. Elles doivent également confirmer leur souhait de subir une IVG après le délai légal de réflexion de 7 jours. Lo

Date de validation
février 2015

 

Les femmes qui souhaitent une interruption volontaire de grossesse (IVG) doivent recevoir une information détaillée afin de pouvoir choisir entre une méthode d’IVG médicamenteuse ou chirurgicale. Elles doivent également confirmer leur souhait de subir une IVG après le délai légal de réflexion de 7 jours. Lorsqu’une IVG médicamenteuse est choisie, elle repose sur l’association d’une antiprogestérone et d’une prostaglandine selon un protocole précis, dont le respect conditionne l’efficacité

 

 Documents de bon usage

 IVG chirurgicale ou médicale ?

  • L’IVG médicale (ou médicamenteuse) repose sur l’administration d’une antiprogestérone (la mifépristone) suivie, 36 à 48 heures après, de celle d’une prostaglandine. Elle doit être réalisée en établissement de santé ou par un médecin habilité. Deux semaines après l’IVG médicamenteuse et quelle que soit la modalité utilisée, il faut vérifier que la grossesse n’est pas évolutive.
  • Le choix entre les deux techniques dépend d’abord du stade de la grossesse.
    • Jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée révolues (49 jours), les deux techniques, chirurgicale et médicale, sont utilisables selon les disponibilités et le choix de la patiente.
    • Aux 8e et 9e semaines d’aménorrhée (50 à 63 jours), les deux techniques peuvent encore être employées. Si la technique chirurgicale est choisie, une préparation cervicale médicamenteuse est recommandée chez la nullipare.
    • Entre la 10e et la 14e semaine, l’IVG chirurgicale est la technique de choix, avec préparation cervicale médicamenteuse. La technique médicale n’a pas d’autorisation de mise sur le marché.

L’IVG médicamenteuse jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée

 Antiprogestérone suivie, 36 à 48 h après, …

… d’une prostaglandine

mifépristone, 600 mg par voie orale :

  • Mifégyne® (3 comprimés à 200 mg, en une prise).

misoprostol, par voie orale* :

  • soit Gymiso® (400 μg : 2 comprimés à 200 μg, en une prise) ;
  • soit Misoone® (400 μg : 1 comprimé à 400 μg).

Ou géméprost, par voie vaginale :

  • Cervageme® (1 mg : 1 ovule à 1 mg).

Ou mifépristone, 200 mg par voie orale :

  • soit Mifégyne® (1 comprimé à 200 mg) ;
  • soit Miffee® (1 comprimé à 200 mg).

géméprost, par voie vaginale :

  • Cervageme® (1 mg : 1 ovule à 1 mg).

 

L’IVG médicamenteuse aux 8e et 9e semaines d’aménorrhée

 Antiprogestérone suivie, 36 à 48 h après, …

… d’une prostaglandine

mifépristone, 600 mg par voie orale :

  • Mifégyne® (3 comprimés à 200 mg, en une prise).

géméprost, par voie vaginale :

  • Cervageme® (1 mg : 1 ovule à 1 mg).

Ou mifépristone, 200 mg par voie orale :

  • soit Mifégyne® (1 comprimé à 200 mg) ;
  • soit Miffee® (1 comprimé à 200 mg).

 

Données cliniques d’efficacité

  • Les études ayant utilisé des protocoles conformes à ceux exposés ci-dessus ont obtenu des taux d’expulsion complète sans nécessité de procédure chirurgicale allant de 92 à 96 % selon les études, les protocoles utilisés et le mode d’analyse (per protocole ou ITT).
  • Une étude a conclu à la bioéquivalence entre Mifégyne® et Miffee® (à la dose de 200 mg) pour l’aire sous la courbe (AUC) mais pas pour le Cmax (la borne supérieure de l’intervalle de confiance à 90 % était supérieure à l’intervalle d’acceptabilité de 80 % à 125 %). Cette discordance explique que seule la posologie de 200 mg en dose unique a été autorisée dans l’AMM de Miffee® 200 mg, en association au seul géméprost administré par voie vaginale.
  • Avant une IVG médicamenteuse, la patiente doit être informée d’un risque possible d’échec de l’interruption de grossesse et de l’obligation d’avoir dans ce cas recours à une méthode chirurgicale si l’interruption de grossesse est toujours souhaitée.

Données cliniques de tolérance

  • Les événements indésirables les plus fréquents dans les études cliniques après IVG médicamenteuse ont été des douleurs pelviennes, métrorragies, nausées, vomissements et diarrhée. Des saignements utérins abondants ont nécessité un curetage hémostatique dans 0 à 5 % des cas selon les études.
  • Des événements rares mais graves ont été signalés, principalement lors d’utilisations hors AMM de spécialités contenant du misoprostol :
    • chocs toxiques et chocs septiques après administration par voie vaginale de comprimés destinés à la voie orale ;
    • infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, principalement après des doses supérieures à celles figurant dans l’AMM.
  • Le misoprostol exposant à un risque tératogène, les patientes décidant de poursuivre une grossesse qui n’aurait pas été interrompue par le traitement doivent en être informées.

 Conditions particulières de prescription

  • Mifégyne®, Miffee®, Gymiso® et Misoone® sont prescrits et délivrés à l’hôpital et peuvent être utilisés hors des établissements de santé, conformément à l’article L. 2212-1 du code de la santé publique, par les médecins habilités et les centres de planification ou d’éducation familiale ayant établi une convention avec un établissement de santé.
  • Cervageme® est pris en charge à l’hôpital
Mis en ligne le 01 avr. 2015