L’accouchement par voie basse, surtout lorsque ce dernier a été traumatique, est un facteur de risque important d’incontinence anale chez la femme. En effet, l’incontinence anale survient dans 13 % des cas d’accouchements primipares. Afin de pallier ce risque et lorsque le premier accouchement a été traumatique, l’accouchement par césarienne peut être proposé à la mère.
Dans son étude, l’équipe du Professeur Abramowitz a mis en balance le risque fonctionnel fréquent que représente l’incontinence anale, par rapport au risque rare mais grave que présente la césarienne. Ils ont ainsi comparé le risque d’incontinence anale 6 mois après un deuxième accouchement par voie basse ou césarienne, lorsque le premier a été responsable d’une déchirure du sphincter anal. Secondairement, les chercheurs ont comparé ces deux modes d’accouchement sur d’autres morbidités (sexualité, qualité de vie, morbidité foetale…)
434 patientes de 6 maternités d’Île de France ont été inclues dans cette étude. Elles étaient toutes enceintes pour la deuxième fois et avaient toutes un antécédent de déchirure du périnée stade 3 et/ou un forceps. 222 d’entre elles ont été randomisées en deux bras : le bras césarienne et le bras voie basse. Le score de Vaizey médian à 6 mois était de 1 dans les deux bras (p=0,29). Le bras voie basse présentait plus d’incontinence anale transitoire que le bras césarienne (25 % vs 12%, p = 0.035). Par ailleurs, la qualité de vie était meilleure dans le bras voie basse (SF12).
Ainsi, si la césarienne semble diminuer le risque d’incontinence anale transitoire, elle ne démontre pas d’effet protecteur sur l'incontinence anale à 6 mois. En conséquence, ces résultats ne permettent pas de recommander systématiquement le recours à la césarienne dans le contexte pré-défini par l’étude.