Ces gélules connectées ont la taille d’un comprimé ordinaire et sont dotées d’un petit capteur électronique. C’est avant les rencontres à domicile contre Rennes le 13 septembre et contre le PSG le 26 septembre, que les dix joueurs volontaires du FC Nantes ont ingéré les gélules. Les données de température ont été enregistrées en temps réel et stockées par le capteur, puis elles ont été retransmises à l’aide d’un boîtier après les matchs, par une communication sans fil. C’est par le transit intestinal, que la gélule a ensuite été éliminée.
Philippe Daguillon, le kiné soigneur du FC Nantes a expliqué à l’AFP : “On voulait voir la thermorégulation d’un joueur de football durant un match de compétition, ce qui n’avait jamais été fait”. Ajoutant “On a eu des gars qui sont montés à plus de 39°C durant les matchs, donc ça chauffe quand même!”.
Les données ont aussi permis au club de constater les effets de la cryothérapie (des bains glacés permettant de mieux récupérer) sur ses joueurs. D’après Philippe Daguillon toujours, “C’est un premier essai qui mérite d’être approfondi, car ce n’est pas suffisant pour tirer des conclusions définitives. Mais les résultats ont été intéressants”.
Dans son communiqué de presse, BodyCap, une start-up de Caen qui fabrique cette “gélule thermomètre connectée”, indique qu’avec une utilisation régulière, ces données de température pourraient permettre de moduler et d’individualiser les protocoles d’entraînement et d’adaptation, afin d’améliorer les prestations des joueurs sur le terrain et d’étudier leurs données physiologiques. Sébastien Moussay, cofondateur de BodyCap, interrogé par l’AFP rappelle que “Dans le football comme dans beaucoup de domaines sportifs, soit il est interdit soit il est impossible d’embarquer du matériel avec soi”, ajoutant que son “dispositif permet de le faire, car la capsule étant avalée, elle ne présente aucun danger pour l’utilisateur” et son environnement, contrairement à des objets connectés externes, dont les mesures de température sont par ailleurs moins précises. BodyCap travaille aussi avec des partenaires d’autres disciplines sportives, comme le cyclisme ou l’athlétisme. Commercialisée en Europe depuis juin, sa technologie vient d’être autorisée aux Etats-Unis.
Texte : AFP / pg