Les données de santé doivent en être stockées chez un hébergeur agréé et sécurisé. Ils sont tous présents à l’appel ! Ainsi, comme de nombreux grands groupes français, Orange Healthcare (grâce à Marisol Touraine et les Groupements Hospitaliers) s’est investie dans le stockage en ligne des données de santé.
Problème, les vols de données sont en constante augmentation.
Un dossier de patient peut se monnayer à prix d’or sur le darkweb. Il peut intéresser des compagnies d’assurance privées ou les laboratoires pharmaceutiques, qui peuvent ajuster leurs tarifs ou orienter le marketing de leurs produits.
Il n’y a jamais eu autant d’appareils connectés et d’applications web vulnérables déployées. Chaque objet connecté comme une Apple Watch est une cible potentielle pour un hacker.
C’est aussi le cas dans les établissements de santé publique. La grande vulnérabilité des hôpitaux réside dans le facteur humain : en ouvrant un e-mail infecté, en utilisant une clé USB ou un disque dur.
Pire, les nombreux appareils de fournisseurs extérieurs sont connectés au réseau des hôpitaux : ils sont certifiés pour pouvoir être utilisés.
Cela ne permet pas à l’informatique d’un hôpital de mettre à jour les logiciels antivirus, car l’équipement perdrait de ce fait sa certification.
En 2017, Wannacry un « rançongiciel », un virus a rendu inutilisables quelques 200 000 ordinateurs dans 150 pays. 70 000 appareils du National Health Service (la Sécurité Sociale Britannique) ont été bloqués. Les cybercriminels ont exigé une rançon pour les débloquer.
Les implants médicaux sont de plus en plus connectés. Simulateurs cardiaques ou pompes à insulines. Leur boîtier de contrôle présente une vulnérabilité qui aurait pu potentiellement permettre d’injecter une dose mortelle d’insuline. Imaginez, l’espace d’un instant, les conséquences pour la robotique chirurgicale avec un programme opératoire informatisé et piraté…
Enfin, les cabinets de médecins privés demeurent vulnérables face aux attaques, car ils n’utilisent que rarement la communication cryptée.
Si l’IA (intelligence artificielle) assiste et soulage le médecin à l’hôpital sans se substituer à lui, pourrait-elle un jour le remplacer ? Est-ce une solution à la disparition des médecins de famille ?
On va droit à l’uberisation de la médecine souhaitée par les politiques ce qui entrainera de fait la disparition de la médecine conventionnée :
« La télémédecine et les consultations à distance seraient illusoires s’il n’y avait plus de soignants sur place ».
Pour voir un médecin spécialiste qui interroge et examine ce qui sera de plus en plus rare, les tarifs vont alors exploser comme en Grande-Bretagne ou aux États-Unis (400 à 1000 $ la consultation) !
Face à la puissance des géants du web ; les fameux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) pour lesquelles l’e santé est une manne financière considérable, la désintégration du système est-elle inéluctable ?
Tout dépendra de l’usage des données.
Car, à contrario les nanotechnologies et les thérapies géniques nous annoncent des progrès fantastiques. Google déclarait par exemple en 2013, vouloir augmenter l’espérance de vie de 20 ans, d’ici l’année 2035. Dans l’arsenal du géant américain : des nanorobots qui viendront apporter au niveau de la cellule des traitements contre le cancer ou des protéines pour pallier aux déficiences des gènes ou encore le décodage du génome humain.
Alors oui nous serons encore bien soignés demain… mais par une autre médecine si de nouvelles pandémies n’emportent pas la partie !
Retrouvez le Dr Kron sur les ondes de Sud Radio 99FM, avec André Bercoff dans tous ses états – ou bien en lisant son livre « Chirurgie Chronique d’une mort programmée », Éditions L’Harmattan Paris.