L'absentéisme dans les hôpitaux peut dépasser dans certains CHR 10 % du personnel. Les démissions à l'AP-HP et les suicides d'internes et de soignants ont défrayé la chronique. Ils devraient nous interpeller sur cette situation.
Un retour vers le passé pourrait nous éclairer et poser cette question : faut-il être réactionnaire
pour restaurer la qualité des soins ?
En Mai 1968 les externes qui étaient nommés par concours deviennent tous étudiants hospitaliers au prétexte d'un enseignement égalitaire, ce qui tirera en fait cette fonction vers le bas. Le mal sournois de l'égalitarisme vient de commencer.
En 1974, la création des 21 régions sanitaires favorise les CHU qui vont être au nombre de 29. Certains vont hélas se développer en cannibalisant les cliniques privées voisines pourtant
très performantes.
Dans les années 90, le système de santé français était classé au premier rang mondial par l'OMS. Il faisait des envieux. Il est maintenant passé au 14e rang.
Le déficit de la sécurité sociale a servi de prétexte pour que l'Etat s'empare de tous les leviers au détriment de la qualité. Les « ordonnances Juppé » de 1995/96, les mises aux normes, les trente-cinq heures ont bouleversé l’organisation hospitalière.
En 2002, l'internat subit le même sort que l'externat. La nomination élitiste est remplacée par un
simple cursus, l'ENC qui reçoit 100 % des étudiants en fin de cycle : même avec copie blanche
on est reçu ! Certains internes doivent se recycler avant de prendre leurs fonctions !
Les concours favorisaient un élitisme nécessaire à la qualité pour une grande médecine française, mais celle-ci était trop rebelle et les politiques, « en coupant les têtes », ont pesé lourdement sur cette qualité.
Les GHT et les ARS de la loi Bachelot (HSPT 2009) ont été une grave erreur comme la loi santé de 2016 les ont encore développés et interconnectés.
Les piratages informatiques récents démontrent que ce n'est pas la bonne direction.
La réforme du troisième cycle est mal calibrée et celle du 2e cycle n'est même pas dans les tiroirs. « Madame Buzyn, le système allait dans le mur… maintenant on creuse sous ses fondations ».
Alors oui Madame la Ministre il faudra être « réac’ » pour relancer notre système de soins devenu trop hospitalier. Pour son équilibre il doit marcher sur deux jambes !