Les hormones qui permettent la maturation des spermatozoïdes (notamment la testostérone) interviennent dans l’ensemble de l’organisme masculin (pilosité, musculature…) c’est pourquoi une contraception hormonale efficace et sans effets secondaires est difficile à concevoir.
Et pourtant à force de chercher on a fini par trouver. En 2000, une équipe de chercheurs écossais avait testé sur 60 hommes à Edimbourg et à Shangaï les effets d’une pilule contraceptive masculine et l’efficacité avait été de 100% sans générer d’effets secondaires. Cette pilule contient de la testostérone et du désogestrel (un stéroïde synthétique retrouvé dans les pilules féminines) et elle inhibe la sécrétion de gonadotrophine ce qui engendre une azoospermie. Cependant la prise de la pilule quotidiennement ne prend effet que 2 à 3 mois plus tard et inversement pour redevenir fertile.
Certaines femmes ne supportent aucun moyen de contraception: effets secondaires de la pilule trop importants, rejets des stérilets ou des implants… La contraception masculine serait donc une bonne solution pour le couple.
Mais la pilule reste actuellement la contraception masculine la moins utilisée. Une nouvelle substance pourrait dès 2017 faire son entrée sur le marché avec un principe de fonctionnement inédit. Vasalgel est un gel polymère qui s’injecte à l’intérieur même des canaux déférents et qui empêche la sortie des spermatozoïdes au moment de l’éjaculation. Ce système serait réversible par l’injection d’une autre substance. Pour l’instant les essais ont porté sur 3 babouins enfermés avec 10 à 15 femelles pendant 6 mois et aucune grossesse ne s’est déclarée.
91% des Français considèrent que la contraception est “autant l’affaire de l’homme que de la femme”. Mais les hommes sont-ils prêts à s’engager dans la contraception sachant que c’est aussi prendre la responsabilité de la fertilité du couple ? Selon plusieurs sondages 61% seraient prêts à prendre la pilule contraceptive en 2012. Mais si certaines féministes revendiquent la commercialisation de pilules masculines afin de partager les risques et les inconvénients que les femmes subissent en prenant ce traitement quotidien (acné, prise de poids, nausée, saignements, jambes lourdes, accident thrombotique…), les femmes ne semblent pas toujours convaincues de laisser cette responsabilité aux hommes. 61% des femmes seraient confiantes vis-à-vis de leur partenaire mais il y a de grandes disparités: seulement 40% chez les 18-24ans contre 73% chez les 50-64ans… Si l’homme oublie la pilule, c’est quand même la femme qui tombe enceinte…