Le principe du traitement d’un patient épileptique est de supprimer ses crises avant tout. Le traitement peut être curatif, en supprimant la cause (comme une lésion cérébrale). Les antiépileptiques quant à eux sont symptomatiques. Ils peuvent renforcer l’inhibition gabaergique et/ou diminuer l’excitation glutamatergique des neurones. D’autres stabilisent les membranes cellulaires, en bloquant les canaux voltages-dépendants (sodiques ou calciques). Enfin, le type de crise est à considérer lors du choix de traitement.
Il existe de nombreuses molécules anti-épileptiques dont les classiques sont le valproate de sodium, le phénobarbital, la phénytoïne, l’éthosuximide ou encore le carbamazépine. De plus en plus d’antiépileptiques ont été découverts ces dernières années, s’ajoutant aux précédents. Sans être exhaustif, cette « nouvelle génération » comporte le felbamate, la tiagabine, la gabapentine, la lamotrigine, le lévétiracétam, le topiramate, l’oxcarbazépine, le zonisamide et le pérampanel.
Pour en présenter deux, le valproate de sodium, commercialisé sous le nom Dépakine par Sanofi, inhibe la GABA transaminase. Cependant, il a récemment été l’origine d’un scandale sanitaire, car il serait responsable de plusieurs effets tératogènes : il est donc à proscrire chez la femme en âge de procréer. La lamotrigine (nom commercial Lamictal) est un thymorégulateur utilisé dans la prise en charge de l’épilepsie et des épisodes dépressifs dans le trouble bipolaire. Il agit en bloquant les canaux sodium voltage-dépendants et en inhibant la libération du glutamate. Ses principaux effets indésirables sont dermatologiques et peuvent être parfois graves comme le syndrome de Lyell.
La FDA (Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments) a tout récemment approuvé un nouveau traitement pour l’épilepsie : le brivaracétam (Briviact) chez les plus de seize ans. C’est un analogue du lévétiracétam, un des anticonvulsiants « nouvelle génération », connu sous le nom Keppra. Le brivaracétam s’est montré particulièrement efficace chez les patients souffrant de crises partielles simples.
Il s’agit donc au médecin de prescrire la thérapie la plus adaptée, selon la certitude diagnostique du syndrome, en s’adaptant à l’évolution de la maladie, au type de crises et en prenant en compte d’éventuels et contre-indications. Chaque situation est donc particulière.
Dans 20 à 40 % des cas selon les sources, l’épilepsie est pharmacorésistante. La chirurgie peut être alors indiquée pour certains, surtout pour les patients atteints épilepsies partielles. On procède alors à une ablation d’une aire cérébrale, s’il existe un foyer épileptogène localisé. La chirurgie ne doit pas créer de déficit fonctionnel. L’hémisphérectomie est exceptionnellement utilisée, pour les formes pédiatriques sévères. Il existe aussi des méthodes de radiochirurgie ou Gamma Knife, qui ciblent une région et la détruisent par des radiations élevées. Ce moyen présente l’avantage de ne pas avoir à ouvrir le crâne.
La stimulation du nerf vague (et de certaines structures intracérébrales) peut permettre de réduire la fréquence et la sévérité des crises. On implante chirurgicalement un boîtier électrique au niveau de la clavicule et autour du nerf vague. On agit ainsi sur les foyers épileptogène via des impulsions électriques vers les différentes régions cérébrales. Une fois le délai assez long de réglages franchi, ce dispositif fonctionne automatiquement.
Dans certains cas, un régime alimentaire spécial (cétogène) est préconisé chez les enfants réfractaires aux traitements traditionnels, mais il est rigoureux à mettre en place : pauvre en glucides et riche en lipides et protéines, il doit se faire sous contrôle médico-diététique strict.
Ensuite, il faut aborder les questions de la qualité de vie pour les patients épileptiques : vie quotidienne, parcours professionnel, conduite d’un véhicule, projet d’enfants, etc. La musique ou la méditation sont des méthodes non-médicales qui peuvent impacter sur la qualité de vie par exemple. Enfin, les avancées en terme de thérapie génique ou de cellules souches (pour rétablir la neurogénèse) sont en mesure d’offrir des pistes intéressantes pour l’avenir.
Texte : esanum / sb
Photo : Tashatuvango / Shutterstock