Pour valider son année Erasmus, dans tous les cursus, nous avons besoin de récolter un minimum de « points », (ECTS, crédits européens) que l’on obtient en passant des examens dans le pays d’accueil, ou en assistant au cours pour certaines matières. Pour les études de médecine, nous en avons besoin de 30 à l’année (alors qu’à Nancy, l’équivalent de nos examens au long de l’année doit valider 60 ECTS). Nous profitons donc d’un programme à l’apparence « allégé », qui ne l’est en réalité pas forcément puisque nos cours sont en langue étrangère et que les matières sont parfois, malgré leur exhaustivité, peu rémunérantes en ECTS. De plus, si l’on veut être à jour pour bien attaquer son externat, il est préférable de rattraper les cours donnés en notre absence bien que nous n’ayons pas à passer les épreuves écrites/QCMs. Ici, j’ai beaucoup appris, évidemment : j’ai pu intégrer un nouveau regard sur l’abord médical, approfondir les matières dont j’avais eu des bases les années précédentes auprès des patients et acquérir bien d’autres connaissances qui seront précieuses pour la pratique à l’hôpital dès l’an prochain et le début de l’externat, mais tout cela n’équivaut pas toujours l’enseignement que j’ai loupé en France. C’est pourquoi, si l’on veut « bien asseoir ses bases » et ne pas prendre du retard à la rentrée prochaine, on a tout intérêt à reprendre les cours français en autonomie, pendant les vacances par exemple !
En plus de tout cela, nous avons tout de même des examens à passer en France, qui sont un peu particuliers et se distinguent des ECTS de l’année : les « modules ». Ce sont des blocs de spécialités médicales à apprendre et à retenir d’ici les ECNs de fin d’externat. Pendant les nouvelles épreuves ECN , les « ECNi », nous répondrons à des QCMs et QROCs (Questions à réponse ouverte courte) intégrés dans des dossiers cliniques sur des I-Pads prêtés par l’Université pour l’occasion. Ces modules sont donc très importants, et cette année, nous devons en passer trois, bien différents : la santé publique, la neurologie, et l’infectiologie.
La difficulté supplémentaire pour nous, étudiants Erasmus, est que nous ne pouvons assister aux cours dispensés à Nancy ; nous devons alors apprendre sur les cours de l’an passé si nous arrivons à nous les procurer (en espérant qu’ils n’aient pas été modifiés cette année), sur les diaporamas disponibles de cette année (dont il nous manque alors les explications orales), et les référentiels ECN (comme tous). Afin de nous faciliter un peu la tâche, nous avons passé le module de santé publique avec la session de rattrapage de l’année supérieure avant notre départ pour l’étranger. À l’issue de ces examens, nous aurons un nouveau classement interne à notre faculté, ce qui sera plutôt décisif pour nos choix de stages l’an prochain.
C’est donc ce qui m’amène en cette période à fréquenter la bibliothèque plus que n’importe quel endroit! Mais au moins, durant cette période théorique, je revois des pathologies vues en pratique, ce qui est passionnant. Et suite à ces examens, je retourne en stage à Leipzig, ce qui motive également !
C’est étrange cependant de revenir en France pour passer des examens et se retrouver directement plongé dans un esprit de compétition, qui n’existe pas en Allemagne…
Texte : esanum
Partir en Erasmus pendant des études de médecine c’est possible ! Lucie, étudiante en troisième année de médecine (FGSM3) a quitté la France en octobre pour étudié 2 semestres à Leipzig. Depuis son départ elle nous raconte chaque semaine ses aventures. Au fil de ses récits Lucie nous partage des expériences souvent dépaysantes, qui prouvent que la pratique médicale est différente d’un pays à l’autre.
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