J’ai rejoint l’équipe des Urgences Médicales de Paris (UMP) fin 2016, dès la fin de mon internat. Nous sommes 42 associés, et effectuons 200 à 250 visites par jour, dans Paris intramuros et en proche banlieue.
L’utilisation quotidienne d’une voiture dans Paris, surtout pour de multiples petits trajets, devient une aberration. En moyenne, pour faire mes 20 à 40 km quotidiens, pendant mes vacations, je passais trois heures par jour au volant dont la moitié dans des embouteillages. Il m’est arrivé de rester bloqué plus d’une heure et de devoir suspendre les visites. Ou bien de devoir quitter mon véhicule en cours de route pour finir le trajet en Velib’ ou en transports en commun.
De plus, en tant que médecins nous pouvions auparavant prendre les couloirs de bus pendant les interventions. Avec le gyrophare, nous bénéficiions d’une certaine tolérance de la part des forces de l’ordre. La multiplication des caméras des surveillance a changé la donne : nous sommes fréquemment verbalisés de manière automatique, et devons ensuite contester, justifier… C’est très chronophage.
Bouchons, impossibilité de se garer, PV… Se déplacer en voiture est de plus en plus compliqué et dans le même temps rouler à vélo devient plus sûr. La ville de Paris privilégie dès que possible les infrastructures cyclables. Autant de raisons très pragmatiques qui m’ont poussé début septembre à tester l’Emergency Bikes. Après plusieurs mois d’essai le bilan est sans appel : je ne reviendrai pas en arrière.
Emergency Bikes * est en fait un modèle de la marque Urban Arrow, pour les connaisseurs, qui a été adapté pour répondre à nos besoins. Ecox avait demandé aux UMP de préparer un cahier des charges : vélo court et manœuvrant pour se faufiler entre les voitures, caisson volumineux pour embarquer tout le matériel et isotherme pour les produits injectables, autonomie suffisante pour une journée entière.
Il s’agit d’une version «courte» de cargo bike, donc très maniable. Le vélo pèse environ 50 kg à vide. Son centre de gravité est bas, il est donc très stable quand il roule. À l’arrêt même un «petit gabarit» peut aisément le mettre sur sa béquille.
Le moteur est particulièrement puissant (500W / 75 Nm), donc n’importe qui peut l’utiliser. Inutile d’être sportif. En fait, j’ai souvent l’impression de «pédaler dans la semoule» alors que je roule à 20-25 km/h. Côté autonomie le constructeur annonce une distance allant jusqu’à de 160 kilomètres. Pour ma part, j’ai toujours eu largement assez de batterie pour couvrir une journée d’utilisation, 8h-19h, à puissance moyenne et sur du plat. Le soir je recharge la batterie chez moi en deux heures.
Ce qui peut refroidir les candidats au vélo, surtout en zone urbaine, c’est la sécurité. Ecox a mis le paquet sur cet aspect-là. L’Emergency Bike est très visible, de jour comme de nuit. Il est floqué UMP donc je suis identifié en tant que médecin. Il dispose de bandes réfléchissantes sur les roues, d’une signalisation avec des LEDs, d’un avertisseur sonore à 140dB, de phares puissants et en option d’un gyrophare à longue portée. Sa puissance est aussi un atout ; je peux me faufiler sans problème entre les voitures et me dégager si besoin. Je n’ai eu aucun incident depuis que je l’utilise. Pas de souci mécanique non plus : il est révisé tous les trois mois, et une bande en kevlar sur les jantes empêche les crevaisons.
Dans ma pratique, le fait que je prenne ce vélo n’a pas changé grand-chose. Le grand caisson et les rangements latéraux sont largement suffisants pour emmener tout mon matériel, y compris mon vieil ECG plutôt encombrant. Pour le petit matériel j’ai un sac à dos de 10kg que je recharge le soir si besoin et que je place dans le caisson pendant les trajets. On me demande souvent si la pluie est un problème, mais en fait il pleut rarement des trombes sur Paris et mes trajets sont courts. J’ai une bonne veste donc une petite averse ne me dérange pas.
Avec ce vélo, j’ai gagné environ une heure de trajet par jour. Je peux voir deux ou trois patients de plus. J’économise aussi pas mal d’argent. L’Emergency Bikes est proposé en leasing, avec un forfait mensuel de 135 euros qui inclut tout : location du vélo, entretien, assurances y compris contre le vol, casque, antivols. Ce qui a vraiment changé pour moi, c’est que maintenant les déplacements sont un vrai plaisir ; j’ai l’impression d’être en balade, ça me déstresse complètement entre deux visites.
Aux UMP je suis le premier à avoir franchi le pas mais je sais que des confrères vont suivre. La voiture, je ne la prends qu’en cas de déluge. Sinon, au quotidien, je n’utilise plus que ce vélo. Je m’en sers aussi pour mes déplacements personnels, pour aller faire des courses par exemple.
* Pour plus d'infos : Emergency Bikes