La clinique a, dans un communiqué, indiqué : “nous sommes attristés d’annoncer que notre patiente Lindsey a récemment eu des complications soudaines qui ont entraîné le retrait de l’organe greffé”. Ajoutant sans plus de précisions que la patiente “allait bien” et “récupérait”.
La transplantation d’une durée de neuf heures au total, avait eu lieu le 25 février et l’équipe avait annoncé quelques jours après son succès. L’équipe de chirurgiens et de médecins avait organisé une conférence de presse, lundi, à laquelle la patiente de 26 ans était brièvement apparue, souriante. Elle avait alors lu une déclaration, exprimant sa reconnaissance aux chirurgiens et à la famille de la donneuse, une femme âgée d’une trentaine d’années en bonne santé décédée soudainement.
Fin 2015, dans le cadre d’un essai clinique visant à offrir une greffe d’utérus à dix femmes, la Cleveland Clinic avait sélectionné des candidates. Celles susceptibles d’en bénéficier sont nées sans utérus ou avec un utérus qui ne fonctionne pas, ou bien elles ont dû subir une ablation utérine, ce qui les empêche de procréer. 3 à 5% des femmes dans le monde sont affectées par cette forme irréversible d’infertilité. Le temps de la guérison après l’opération est d’un an, c’est pourquoi les femmes doivent attendre ce délai pour tomber enceintes. Par ailleurs, les médecins ont besoin de ce délai afin d’ajuster les doses de médicament antirejet de l’organe greffé.
La Cleveland Clinic avait expliqué que la greffe était temporaire: elle doit permettre à la femme d’avoir deux enfants au plus sur une période totale d’environ cinq ans, puis l’utérus greffé sera enlevé afin de ne pas prolonger le traitement antirejet.
En 2013, l’université médicale suédoise de Göteborg avait été la première au monde à effectuer avec succès une greffe d’utérus. Elle a permis à la patiente de donner naissance à un enfant en septembre 2014, le premier à être procréé avec un utérus implanté. L’équipe suédoise a réalisé en tout neuf greffes d’utérus ayant permis d’obtenir cinq grossesses et quatre naissances à ce jour, selon la Cleveland Clinic.
En 2015, l’Académie de médecine Française s’était déclarée favorable à la poursuite d’un programme de recherche sur la transplantation d’utérus. Un groupe de chercheurs britanniques avait en septembre obtenu le feu vert des autorités du pays pour lancer dès 2016 le tout premier essai clinique de greffe d’utérus au Royaume-Uni.
Texte : AFP / pg
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