En France et en Allemagne, les chiffres de greffes sont plutôt bas. 857 patients ont été transplantés en Allemagne en 2016. En comparaison, il y avait beaucoup plus de greffes en France avec un total de 5 891. Mais bien qu’il y ait eu un changement de la loi en France, le taux de refus, qui est actuellement à 33, 3 % augmente constamment. Depuis le 1er janvier, en effet, les Français sont tous considérés comme des donneurs — à moins d’avoir exprimé leurs désaccords sur la liste de refus.
En Allemagne, ce système n’existe pas. Personne n’est donneur présumé sauf si la personne a exprimé son souhait de donner, via une carte de donneur. Malgré tout, chez les Allemands, le don d’organes semble plus accepté : 81 % de la population exprime une opinion positive sur le sujet. Toutefois, seulement 32 % des Allemands possèdent une carte de donneur.
Et cela peut se révéler problématique — d’une part pour les proches du patient décédé, d’autre part pour le médecin traitant qui se trouve sans informations et sous pression du temps. Pour toutes ces raisons, il est indispensable de mieux éduquer les futurs médecins et bien évidemment le public, car cela peut arriver à tout le monde. Sur cette carte de donneur, on peut d’ailleurs aussi constater le refus — une information très importante. France Adot, la Fédération des Associations pour le Don d’Organes et de Tissus humains, délivre également une carte d’ambassadeur gratuite du don d’organes, qui témoigne de sa volonté d’être donneur.
On voit donc deux systèmes très différents, mais le même problème à la fin. Comment augmenter le taux de donneur sans devoir se poser d’autres questions éthiques ? La réponse de la plupart des jeunes étudiants allemands en médecine est claire : une meilleure éducation. Ils luttent donc pour plus de conscience et une meilleure base d’informations neutres pour prendre ce choix personnel. Pour cela, les jeunes médecins vont, par exemple, donner des cours dans les lycées.
Enfin, il existe heureusement des campagnes officielles en France et en Allemagne; notamment celles réalisées par l’agence de biomédecine et l’association France Adot pour l’hexagone et la « BzgA —Bundeszentrale für gesundheitliche Aufklärung » chez les Allemands.
En conclusion, on peut voir que le travail n’est pas encore fini. Les campagnes institutionnelles devraient être plus récurrentes pour informer plus de gens et lever le tabou sur cette question de société.
Et pourquoi ne pas aborder le sujet du don d’organe dès les bancs de l’école, comme les jeunes Allemands le font de leur côté ? En Allemagne, même si le taux des donneurs reste faible, cette mesure fait avancer l’éducation et apporte une meilleure acceptation du don d’organes par la société. En France, si chaque citoyen est un donneur présumé, l’éducation sur le sujet reste très faible. D’un côté du Rhin, comme de l’autre, l’éducation reste donc primordiale pour faire avancer la question du don d’organes.