L’amendement voté prévoit que dès 2018, le consentement au don d’organes sera présumé pour toute personne majeure décédée, à moins que son nom ne figure dans le registre national des refus. Ce qui implique, que les proches ne seront plus consultés mais seulement “informés des prélèvements envisagés et de la finalité de ces prélèvements”.
Dans un communiqué de presse rendu public aujourd’hui on apprend que: “L’Ordre des médecins plaide pour que le prélèvement d’organes sur une personne décédée reste subordonné à la décision de celle-ci de son vivant ou à défaut à l’assentiment de ses proches”. L’Ordre des médecins précise qu’il “s’oppose fermement à ce que les proches soient exclus de ce processus” et qu’il “agira en ce sens” lorsque le projet de loi santé sera examiné par le Sénat en juillet prochain.
Dans une interview accordée au journal La Croix, le Dr Jean-Marie Faroudja, Président de la section éthique et déontologique au CNOM précise que l’amendement voté risque de susciter “l’incompréhension des médecins préleveurs mais aussi celle du grand public” ajoutant que “cela pourrait donner l’impression que les médecins cherchent avant tout à *piquer* des organes, comme s’ils allaient chercher un carburateur dans une décharge pour réparer une voiture”. Il juge, par ailleurs “impensable qu’on en vienne à prélever sans rien demander à personne”.
Le Docteur Faroudja propose la création d’un double registre, permettant à ceux qui le souhaitent d’exprimer leur accord ou leur désaccord, ajoutant qu’ “ensuite si la personne n’est inscrite sur aucun des deux, on resterait dans le système actuel, celui d’un dialogue avec la famille en lui donnant la possibilité de donner son avis”.
Source : AFP