Par cette étude, ils supposent le fait que traiter les patients atteint de diabète de type 2 en aidant leur métabolisme à générer moins de glucose pourrait devenir une alternative plus bénéfique que d’essayer parfois « seulement » de les sensibiliser à l’insuline, ce qu’ils ont voulu explorer par le MSDC-0602. Cette molécule est un analogue des thiazolidinediodes (TZD) qui épargnerait une activation ectopique des PPARγ (peroxisome proliferator-activated receptor γ), et agirait donc en augmentant la sensibilité à l’insuline de plusieurs organes, dont le foie, en améliorant les désordres métaboliques hépatiques interférant dans la lipogenèse et néoglucogenèse. Elle était également développée pour la prise en charge des hépathopaties non alcooliques, dont la NASH, en diminuant son processus fibrotique.Mais aussi, et ce qui est à l’observation ici, la molécule de MSDC-0602 pourrait justement avoir un effet autre, inactivant le MCP2.
La protéine MCP2 (mitochondrial pyruvate carrier), localisée sur les hépatocytes, est, comme son nom l’indique, primordiale dans le transport du pyruvate, de la circulation sanguine à la mitochondrie hépatique. Or, en inhibant ses fonctions, les mitochondries hépatocytaires ne disposeraient plus de matière première pour la production de glucose, ce qui réduirait alors la glycémie, sans avoir de rôle prépondérant à jouer avec l’insuline et sa sensibilité. L’entrée du pyruvate dans la cellule ne serait toutefois pas totalement bloqué, car il existe une autre voie métabolique permettant de le resynthétiser à l’intérieur de la mitochondrie en passant les membranes mitochondriales sous forme d’alanine, grâce aux ALAT. Resynthétisé, il peut alors encore prendre part au cycle de Krebs, requis pour fournir l’énergie de bases aux cellules.
Ces essais n’en sont qu’à leur premiers (et petits) pas, car les réactions métaboliques observées au niveau du métabolisme murin ne seront certainement pas tout à fait identiques à celles au niveau humain. D’autres réserves sont à émettre quant à une implication clinique, vis-à-vis de ses effets indésirables potentiels, et ses interférences médicamenteuses. L’augmentation glycémique postprandiale ne pouvant donc pas être régulée de cette façon, comment stabiliser dans une zone de sûreté la glycémie et ne pas provoquer une hyperglycémie dangereuse ? Son association à la metformine serait-elle possible ? Ce traitement n’interfèrerait-il pas de façon risqué avec le cycle de Cori ?
Autant d’interrogations (et plus encore), sur lesquelles doivent se pencher scientifiques et cliniciens avant la mise au point de tout essai clinique plus concret …
Texte : esanum / gm