Le système ainsi testé associe trois appareils reliés entre eux par Bluetooth: une pompe à insuline, un capteur de glycémie placés sur la peau et un téléphone Android équipé d’une application spécifique. Le téléphone pourra, à terme, transmettre en permanence les données du patient à un centre de télé-médecine. Grâce à cet équipement, les diabétiques de type 1 ne doivent plus calculer leur dose d’insuline et sont davantage à l’abri d’épisodes d’hypo- ou d’hyperglycémie.
Sylvain Rousson, l’un des ingénieurs de Diabeloop explique que le logiciel repose sur un algorithme “hyper complexe, de 13 équations à 13 inconnues”, ajoutant que “L’idée, c’est de calculer en permanence, et par anticipation, le taux de sucre que le patient aura dans deux heures, afin de déterminer de quelle quantité d’insuline il a besoin tout de suite”.
Par ailleurs, le logiciel est capable de s’améliorer lui-même; il affine ses calculs afin de mieux s’adapter au patient et parvenir ainsi à un meilleur résultat. Marie-Claude Lehmann, participante du test, déclare : “On n’a plus besoin de penser, de s’inquiéter si on va être en hypo ou en hyperglycémie”. En fonction des lieux de test, les participants ont reçu différentes consignes à respecter. Ainsi, Marie-Claude Lehmannm a été hospitalisée à Strasbourg et avait pour consigne de réduire son activité physique, le temps de l’expérience. D’autres participants, ailleurs en France, devaient à l’inverse, éprouver le système en faisant du sport, ou encore manger des repas gastronomiques.
Dans tous les cas, le patient délègue à l’appareil l’essentiel de la gestion de sa maladie et doit seulement préciser au logiciel la quantité de glucides mangée, ainsi que son activité physique. Le Pr Nathalie Jeandidier, diabétologue aux hôpitaux universitaires de Strasbourg explique, que le logiciel, qui donne “de relativement bons résultats”, va “changer la vie des patients, en diminuant leurs contraintes”. Une nouveau groupe de 100 malades, le testera prochainement à domicile.
Le Dr Guillaume Charpentier, président de Diabeloop, start-up basée à Grenoble, déclare que plus de 15 équipes de recherche travaillent sur des projets de modélisation mathématique plus ou moins similaires et précise “Notre projet, démarré en 2011, est le seul de ce type en France. Nous espérons pouvoir commercialiser le dispositif fin 2017, et obtenir son remboursement par la sécurité sociale en 2018 ou 2019”. Ce remboursement ne pourra se faire, que s’il est démontré que le logiciel est non seulement fiable mais qu’il permet en plus aux diabétiques une meilleure gestion de leur glycémie que les équipements déjà sur le marché.
Selon le Dr Charpentier, “la cible prioritaire, ce sont les 50% de patients qui, malgré tous leurs efforts, n’arrivent pas à bien réguler leur taux de glycémie, et s’exposent ainsi à des complications”.
Texte : AFP / esanum
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