Lors d'une prise multiple de médicaments par exemple l’interaction médicamenteuse peut perturber la résorption ou l’élimination attendue du médicament et le risque de toxicité peut se voir grandement augmenté. Ce dosage est donc essentiel. Cependant ces dosages demandent des équipements et des infrastructures coûteuses et donc à accessibilité limitée. Des scientifiques de l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) se sont penchés sur ce problème et ont développés une nouvelle technique de dosage reposant sur l'utilisation d'un biocapteur lié à un anticorps qui peut ainsi refléter la concentration du médicament dans le sang en changeant de couleur. Ce procédé requérant des appareils techniques optimisés offrira aux patients la possibilité de réaliser les dosages à domiciles et de se passer des laboratoires spécialisés.
Ce système se compose de trois protéines. Il s'agit d'un anticorps, récepteur soluble du médicament à contrôler, d'une enzyme électroluminescente la luciférase fixé au récepteur soluble et enfin d'une molécule de marquage la SNAP-tag. La SNAP-tag est d'ôter d'un ligand fluorescent capable de se lier au récepteur soluble du médicament.
Lorsqu'il n'y a pas de médicament présent dans la salive ou le sang du patient la SNAP-tag se lie au récepteur soluble du médicament. Une réaction nommée « transfert d'énergie de résonance à bioluminescence » (BRET) se déroule entre le ligand fluorescent et la luciférase. Il se produit alors de la lumière de couleur rouge. Si le médicament est présent alors le récepteur soluble se liera préférentiellement au médicament. La réaction entre la SNAP-tag et la luciférase n'a plus lieu, la lumière rouge diminue et il se produira une lumière bleu.
Cette innovation est avantageuse à plusieurs égards. Tout d'abord fabriquer des anticorps est une procédure de routine. De plus la capacité de reconnaissance de l'anticorps sont déclinable à l'infini, on peut alors s'imaginer avoir une banque de médicaments identifiables illimitée. Cette méthode de dosage peut donc être appliquée à tous les traitements possibles. Enfin cette nouvelle technique offre un véritable gain de qualité de vie pour le patient. Les mesures sont réalisables à domicile et libère alors le patient des déplacements à l'hôpital ou aux laboratoires.
Pour l'heure les scientifique de l'EPFL ont testé leur technique sur trois médicaments : la quinine, la théophyline et le méthotréxate. Ces essais ont obtenu des résultats d'une précision satisfaisante. Maintenant l'objectif est pour l'équipe de chercheur de perfectionner la procédure afin de mesurer avec encore plus de précision des concentrations de médicament nano molaires et même inférieures.