La molécule (une flavagline) se trouve à l’état naturel dans l’écorce d’un arbuste d’Asie du Sud-Est, où elle agit comme une arme chimique détruisant les larves, qui attaquent la plante. La pharmacopée traditionnelle chinoise l’utilise. L’équipe scientifique dirigée par Laurent Désaubry (directeur de recherche au CNRS et chercheur en chimie médicinale à la Faculté de pharmacie de Strasbourg) a synthétisé en laboratoire une forme modifiée de la molécule dans l’objectif de la rendre plus efficace afin que la tumeur ne puisse s’en débarrasser.
Selon Laurent Désaubry, lors des tests sur des souris, la molécule a donné de très bons résultats en retardant la croissance des tumeurs sans entraîner d’effets secondaires. Par ailleurs, cette molécule anticancéreuse est efficace afin de prolonger dans le temps l’efficacité de nouveaux traitements mis en place chez certains patients. Ces résultats, obtenus en collaboration avec une équipe de l’institut de cancérologie Gustave-Roussy de Villejuif, près de Paris, avaient fait l’objet l’an dernier d’une publication dans la revue scientifique internationale Nature.
De plus, la flavagline a donné de bons résultats dans la diminution des risques de complications cardiaques chez les souris traitées. Les crises cardiaques étant un des effets secondaires les plus redoutables des chimiothérapies actuelles.
Cependant il faudra de nombreuses années pour que cette découverte débouche sur de nouveaux traitements.
Texte : afp / pg
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