Ces équipes de scientifiques origniares de Berlin, Düsseldorf, Hanovre, Heidelberg, Kiel, et Zurich ont donc, à l’aide de technologies de pointes réussi à percer les mystères moléculaires impliqués par cette translocation, qui permettent déjà d’orienter vers un traitement effectif de ces formes jusque là incurables, selon leurs résultats publiés dans le Nature Genetics ce 27 juillet.
La translocation t(17 ;19) provoque la fusion des gènes TCF3 et HLH, à l’origine de la production d’une nouvelle protéine oncogène. Grâce aux nouveaux travaux effectués, les équipes se sont rendu compte d’autres modifications génétiques somatiques, différant des autres sous-types de LAL, telles la réduction de l’expression du gène PAX-5. Ce gène qui appartient à la famille de facteurs de transcriptions est primordial dans les lignées des cellules B, et c’est son expression augmentée qui est reconnue comme ayant un effet néoplasique, en particulier dans les lymphomes et LAL.
Les études menées grâce à l’analyse profonde d’ARN messagers entre autres ont permis de décoder les liens menant cette translocation génétique à la reprogrammation de la cellule concernée par ce désordre en une cellule souche à un stade précoce de son développement, proliférant alors de façon exponentielle et redoutable.
En parallèle, les chercheurs ont implanté une de ces cellules modifiée dans un modèle de souris humanisée, en observant que la souris greffée présentait bien le même profil d’expression des cellules hématopoïétique que chez les patients concernés, et évoluent de façon similaire. Ce modèle de souris est alors très prometteur pour les fondations dans la recherche pour un traitement efficace sur cette forme de LAL.
Les chercheurs ayant déjà montré sa résistance aux substances de chimiothérapie conventionnelles, ils relèvent toutefois sa sensibilité aux corticoïdes. De plus, après avoir testé près d’une centaine de substances différentes sur ce modèle murin, il se pourrait qu’ils viennent de mettre en lumière un traitement prometteur quant à cette pathologie. En effet, le Venetoclax (des laboratoires Roche), une molécule déjà employée dans le traitement des leucémies lymphoïdes chronique ou récédivante aux USA, a montré une réponse positive lors de son administration !
Le Venetoclax est une molécule qui stoppe la prolifération des cellules en se fixant spécifiquement sur BCL2 (anti-apoptotique), et ainsi en inhibant sa fonction, dans les cellules visées.
Ainsi, grâce à une forte coopération internationale, il se peut que l’on voie émerger bientôt de nouveaux traitements révolutionnaires pour la LAL, tels supposément le Venetoclax…
Source : esanum