Une étude sur des travaux menés au Sénégal a été rendue publique ce lundi et révèle que peupler les rivières avec des crevettes d’eau douce pourrait être une solution efficace contre les parasites responsables de la schistosomiase. D’après les chercheurs, les crustacés s’attaquent aux escargots et limaçons porteurs des parasites et éliminent ce faisant ces derniers, car leur organisme ne peut les tolérer.
Giulio De Leo, professeur de biologie à l’Université de Stanford à Pacific Grove en Californie et un des auteurs principaux de l’étude annonce: “Les résultats de notre étude ouvrent la voie à une nouvelle approche pour contrôler la schistosomiase”.
Deux villages du Sénégal ont été au cœur de l’étude, les chercheurs y ont traqué les escargots et personnes infectées. Dans un des villages, des crevettes ont été lâchées à un point d’accès de la rivière utilisée chaque jour par les habitants. Après dix-huit mois, une réduction de 80% du nombre d’escargots infectés par les parasites et de 50% des personnes contaminées par rapport à l’autre village a été constatée.
Les chercheurs expliquent que pour contrôler la maladie, “quand on ne parvient pas à venir à bout de la schistosomiase avec seulement des médicaments en raison d’une réinfection trop rapide, les crevettes pourraient offrir une stratégie complémentaire”. Selon eux, les communautés locales pourraient maintenir des populations de crevettes dans leurs rivières non seulement pour combattre la maladie mais aussi pour disposer d’un produit alimentaire de qualité pouvant augmenter leurs revenus.
Les chercheurs estiment que la lutte contre la schistosomiase devrait être une priorité. La maladie représente un risque d’infection pour 800 millions de personnes dans le monde et peut provoquer de l’anémie, de l’infertilité, une défaillance hépatique, un cancer de la vessie et des problèmes cognitifs durables.
Texte et crédits photo : AFP / pg