Encore peu d’études à long terme ont pu être menées sur les coupes menstruelles, non considéré comme dispositif médical, mais comme produit d’hygiène et de consommation courante. Que peut-on dire aujourd’hui à une patiente qui nous demanderait conseil à son propos ?
Sur les études jusqu’ici réalisées et publiées, nous ne retrouvons pas de feed-back franchement négatif des femmes ayant testé la coupe menstruelle comparée aux tampons et serviettes hygiéniques ou de mises en garde au niveau infectieux. Au contraire, comparé aux tampons, aucun cas de syndrome du choc toxique staphylococcique n’a été enregistré depuis sa mise sur le marché. Par ailleurs, les coupes ne maintiennent pas une humidité acide au niveau vulvaire qui favoriserait les mycoses comme les serviettes hygiéniques. Cela ferait donc un produit de choix pour la « non perturbation biologique » de la zone vaginale.
Il convient bien sûr de les changer et vider régulièrement et les adapter selon le flux, l’âge et la parité de la femme, les coupes existant en différents calibres.
On retrouve un cas documenté d’intervention de récupération de la coupe, montée trop haut dans la paroi vaginale d’une patiente de 20 ans (doi: 10.1258/ijsa.2011.011277). Il faut alors bien expliquer la mise en place de la coupe, qui doit être accolée à la paroi vaginale lorsqu’elle est bien dépliée, et maintenue par la musculature de celle-ci de façon automatique. Le bon placement de la coupe permettra de plus son étanchéité. Étant donné que le placement est manuel, il convient que la patiente soit à l’aise avec son anatomie. On pourra conseiller aux plus jeunes en particulier d’utiliser un gel lubrifiant pour son insertion.
Aussi, des règles d’hygiènes sont à respecter impérativement : bien stériliser les coupes avant usage (stérilisation qui dure 24h, en les plaçant ensuite dans un contenant propre, voire stérilisé), puis, lors de l’usage, entre deux utilisations, les rincer dès extraction à l’eau propre, potable et si possible avec du savon non parfumé, ou si cela est impossible, les essuyer au minimum avec un papier/tissu non souillé. Le processus de stérilisation restera à effectuer avant chaque cycle au minimum. Le lavage soigneux des mains avant chaque manipulation est également à ne pas omettre.
Les matériels qui peuvent être utilisés pour sa fabrication sont le silicone, le latex ou les TPE (élastomères plastiques). D’un point de vue écologique ils sont donc plus recommandables que les tampons car ne nécessitent pas de blanchiment au chlore, à la javel, et sont réutilisables jusqu’à 15 ans si elles sont bien entretenues. Outre le côté écologique, cela permet aussi effectivement les économies : selon une étude canadienne (PMCID: PMC3114692), le coût des tampons pour une femme reviendrait annuellement à 37,44 $ en moyenne, ce qui revient au prix d’une coupe. Cette étude qui comparait l’utilisation de tampons à celle de coupes par une centaine de femme conclut sur une tolérance égale de ces deux produits, avec un avantage économique et écologique pour les coupes.
En revanche, elle soulève une sensation d’inconfort ressentie par les femmes au début de l’utilisation de la coupe, mais qui disparaissait avec l’habitude.
En conclusion, tenant compte des données actuelles, il n’y a aucune raison de ne pas encourager l’emploi de la coupe menstruelle, tout en restant vigilant sur les allergies au latex, aux consignes d’hygiène bien comprises et à l’assurance de la femme quant à son anatomie.
Texte : esanum / pg
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