Pour rappel, la surconsommation d’antibitotiques favorise les infections bactériennes résistantes. Ces dernières sont responsables de plus de 30 morts par jour. Alors que la journée européenne d’information sur les antibiotiques avait lieu vendredi, le gouvernement annoncé qu'”Entre 30 et 50% de ces traitements sont prescrits inutilement car inadaptés aux pathologies diagnostiquées”. En 2014, la France se situait au 3e rang des pays les plus consommateurs d’antibiotiques en médecine de ville, derrière la Grèce et la Roumanie, et au 7e rang pour la consommation dans les établissements de santé (hôpitaux et cliniques).
Le message lancé en 2002 : “Les antibiotiques, c’est pas automatique!” ne semble plus passé et depuis 2010, la consommation globale d’antibiotiques en France est en hausse a annoncé Marisol Touraine. Ajoutant que “Chaque année, 160.000 patients contractent une infection par un germe dit multi-résistant, et près de 13.000 patients en meurent directement”, elle se fixe pour ambition de passer “sous la barre de 10.000” dans 3 ans. Pour pallier à ces risques, le gouvernement souhaite réduire la consommation d’antibiotiques de 25% d’ici à 2018.
D’après des données de l’agence du médicament ANSM, la consommation varie selon les régions et les Hauts-de-France présenteraient la plus forte consommation en ville. Pour Marisol Touraine la stratégie du gouvernement “peut se résumer en quatre axes: mieux sensibiliser le public, mieux utiliser les antibiotiques, davantage soutenir la recherche et l’innovation et enfin, renforcer la surveillance”. Ainsi, une grande campagne sera lancée en 2017 pour faire la promotion du bon usage des antibiotiques et des mesures de prévention des maladies infectieuses chez l’homme et l’animal.
Parmi les mesures figurent le renforcement de l'”encadrement des prescriptions” et un “message de mise en garde” sur les boîtes de ces médicaments contre les risques de mésusage. Pour les antibiotiques les plus à risque de faire émerger des germes résistants, la première prescription sera limitée à 7 jours et pour des indications précises. Cette ordonnance “dédiée”, c’est-à-dire spéciale comme pour les stupéfiants, sera “liée à la réalisation d’un test rapide de diagnostic” afin de s’assurer du germe en cause, justifiant le traitement choisi. La ministre de la Santé a par ailleurs indiqué que la détection de l’origine virale ou bactérienne des angines avec les tests rapides allait être renforcée.
Le secteur de la recherche sera le principal bénéficiaire des 330 millions d’euros que le gouvernement entend mobiliser sur 5 ans pour mettre en oeuvre ses mesures de lutte contre l’antibiorésistance.
Texte : AFP / esanum
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