Lundi 12 décembre 2016 – Délégation de tâches en rhumatologie – A. Theveny, C. Beauvais, sous la modération de B. Fautrel
Une délégation de tâches/ coopération permet le transfert de certains actes du médecin à l’infirmière. Cette dernière peut alors soit remplacer le médecin, soit travailler en coopération avec lui.
Si la tâche n’appartient pas aux tâches décrites dans le décret de compétences des infirmières alors un protocole à faire valider par l’HAS doit être mis en place. Ce protocole permet les transferts d’actes ou d’activités auprès des patients et peuvent être mis en place à l’initiative des professionnels et à titre dérogatoire. L’HAS vérifie les apports du protocole en terme de qualité et de sécurité des soins aux patients avant de transmettre à l’ARS qui autorise ou non la mise en place des protocoles.
Une fois validé, le protocole est valable partout mais ne peut en aucun cas être modifié. Il nécessite par ailleurs une équipe professionnelle stable. En cas de délégation de tâches, la responsabilité est celle du médecin sauf si le protocole n’a pas été respecté.
Les infirmières de rhumatologie peuvent jouer un rôle central dans la prise en charge. En témoigne, l’étude COMEDRA réalisée auprès de 923 patients, avait pour objectif d’anticiper la baisse du nombre de rhumatologues en étudiant l’implication du patient et de l’infirmière dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde. Elle a permis de démontrer les bénéfices de l’intervention d’une infirmière de rhumatologie. En effet, les résultats, présentés lors de l’EULAR en 2013, ont montré que les patients formés à une auto-évaluation du DAS28 par les infirmières de rhumatologie avaient davantage eu de changement de traitement. Et ce grâce à l’éducation thérapeutique du patient et à la prévention des comorbidités par l’infirmière.
Dans la délégation de tâches, la satisfaction des acteurs : délégants, délégués et patients est primordial. Ainsi, le médecin (délégant) optimise son temps, tandis que l’infirmière (délégué) voit son exercice professionnel évoluer. Les bénéfices pour le patient sont eux aussi centraux, aucune délégation de tâches ne peut être mise en place sans son consentement, dont une trace est à garder dans le dossier médical.
L’exercice médical en constante évolution devient de plus en plus pluridisciplinaire et par là-même de plus en plus propice à la mise en place de délégation de tâches…
Texte : esanum / pg
Source : 29ème Congrès Français de Rhumatologie
Photo : Uber Images / Shutterstock