Orateurs:
Lori Savignac-Krokorian, Arcueil
Judith Ollivon, Sailly-sur-la-Lys*
Laurence Compagnon, Créteil*
Anne Freyens, Aussonne
*les présentations de ces deux orateurs ne seront pas rapportées ici.
La contraception féminine par dispositif intra-utérin (DIU) est un sujet d’intérêt de cette session. La technique et le matériel peut refréner certains professionnels, tandis que la crainte de la douleur habite les patientes. Une méthode alternative dite de “pose directe” se développe pourtant, et serait moins contraignante pour les deux parties. C’est une technique non-officielle nécessitant des études avant d’implémenter son enseignement dans les écoles de médecine. Afin de décrire cette technique, des entretiens ont été menés auprès de 15 professionnels généralistes/gynécologues/sages-femmes. La découverte de cette méthode est d’origine multiple (internet, collègues) et sa pratique n’est pas toujours garantie par une formation préalable, même si le compagnonnage, des livres, et des formation académiques sont rapportés. Aucune restriction de position de la patiente ni d’appareillage particulier n’est nécessaire, et les principales motivations d’utilisation sont l’influence de collègues, la simplicité et rapidité de mise en application, des douleurs occasionnées moindre, et un taux de réussite de pose supérieur. Il conviendra toutefois de vérifier ces aspects par des études de cohorte. L’étude a abouti à la création de documents explicatifs sous format papier ou vidéo (lien: //youtu.be/4Q6RbwlaX84).
La contraception par DIU a également été abordée dans le cadre des femmes nullipares. Il semble en effet que ce type de contraception souffre de forts a priori chez cette population de patientes, malgré des recommandations positives de la HAS. Ainsi, leur accès au DIU ressemble à un véritable parcours du combattant.
Des entretiens ont été conduis avec 14 femmes nullipares portant ou ayant porté un DIU afin d’appréhender leur ressenti. Quatre étapes clés délicates se dessinent pour ces femmes. Dans un premier temps elles doivent établir leur choix de changer de moyen de contraception et souvent le justifier, puis trouver des informations claires sur les DIU. Ensuite, il semble qu’elles fassent face aux préjugés et à l’imaginaire de professionnels de santé voulant leur imposer une contraception non désirée, et enfin trouver un professionnel acceptant de réaliser la pose du DIU. Il n’est pas raisonnable de faire subir un tel parcours à des patientes, ainsi il serait adéquat de diffuser plus largement les informations relatives aux DIU et de faire évoluer les mentalités sociétales ainsi que de certains professionnels de la santé.
Texte : jd /esanum
Photo : Tefi / Shutterstock