En effet, chaque année, la résistance aux antibiotiques emporte 700 000 personnes dans le monde, victimes de « super bactéries » qui résistent aux antibiotiques et médicaments standards.
Les chercheurs ont récemment découvert, qu’un composant présent dans de très nombreux produits de la consommation courante, aggravait cette résistance aux antibiotiques.
Le triclosan, c’est son nom, fait donc sujet d’une étude publiée dans la revue Environment International.
« Les eaux résiduaires des zones résidentielles ont des niveaux de bactéries résistants aux antibiotiques similaires et même supérieurs aux hôpitaux, où l’on s’attendrait à des concentrations plus élevées d’antibiotiques », explique Jianhua Guo, principal auteur de l’étude. « Nous nous sommes alors demandé si des produits chimiques antimicrobiens non antibiotiques tels que le triclosan pouvaient induire directement une résistance aux antibiotiques. Ces produits chimiques sont utilisés en quantités beaucoup plus importantes au quotidien, ce qui peut induire une multirésistance ».
Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont choisis d’utiliser la bactérie E-coli, en l’exposant au triclosan. Il s’avère que la substance modifiait l’ADN de la bactérie en la rendant moins vulnérable aux antibiotiques. Si la communauté scientifique savait déjà que la sur-consommation d’antibiotiques est contre-productive, elle doit maintenant considérer que des produits chimiques antimicrobiens peuvent elles aussi, augmenter la résistance aux antibiotiques.
Un problème qui peut paraître anodin, mais qui devrait s’aggraver : d’ici 2050, 10 millions de personnes perdront la vie, si nous ne modifions pas nos habitudes, écrivent les auteurs.