Le Dr. Marta Yanina Pepino, de l’université Washington University School of Medicine, St. Louis et ses collègues ont mené une étude type cas-témoin prospective avec attribution des boissons alcoolisées ou non par randomisation et cross-over sur 17 femmes au total. Huit avaient subi un bypass gastrique il y a moins de cinq ans mais plus d’un an et avait un IMC d’environ 30. Les neuf autres prévoyaient un bypass gastrique et avaient un IMC de 44. Toutes les participantes ont participé à deux sessions à environ une semaine d’intervalle, durant ces dernières leurs réponses à l’alcool (l’équivalent d’environ deux boissons alcoolisées standards) et à un placebo sans alcool ont été évaluées grâce au taux d’alcool dans le sang et un questionnaire.
Les chercheurs ont mis en évidence que le taux d’alcool dans le sang augmentait plus rapidement chez les femmes ayant subi un bypass. En effet, chez elles, le taux d’alcool dans le sang augmentait dans les cinq minutes suivant l’absorption de l’alcool et atteignait les 1.10 alors que chez les femmes non-opérées ce taux n’augmentait que 25 minutes après qu’elles aient fini de consommer l’alcool et s’élevait à 0,60. Le sentiment d’ivresse était par ailleurs plus important chez les participantes opérées que chez les autres.
Selon les auteurs, les résultats de l’étude démontre que le bypass gastrique augmente la vitesse de diffusion de l’alcool dans la circulation systémique. En effet, après deux verres d’alcool, les taux d’alcool dans le sang chez les femmes opérées sont semblables à ceux des femmes non opérées après environ quatre verres.
Il ne s’agit pas de la première étude s’intéressant à ce phénomène et les résultats présents s’accordent aux précédents. Mais à la différence des précédentes études basées sur le sang veineux, les chercheurs de cette étude ont mesuré le taux d’alcoolémie dans le sang artériel et mené un questionnaire, ce qui augmente la fiabilité des résultats publiés. En effet, le sang veineux sous-estime le taux d’alcool délivré au cerveau. C’est pourquoi il apparaît donc nécessaire de prévenir les patients opérés de ce changement métabolique, car leur taux d’alcoolémie pourrait rapidement dépasser le taux autorisé légalement pour prendre le volant par exemple.
Texte : esanum / pg
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