Cette pratique concerne les sportifs atteints d’une lésion de la moëlle épinière. Ces derniers peuvent souffrir de problèmes de pression sanguine et de rythme cardiaque. En conséquence, lors d’un effort violent, les personnes en fauteuil ne voient pas leur fréquence cardiaque augmenter à la hauteur des demandes générées par leur corps. De cela découlent des performances en berne, une fatigue liée à de trop faibles pressions sanguines et un manque d’endurance.
Ces faiblesses sont compensées par certains avec de l’automutilation sur leurs membres insensibilisés. Ceci a pour effet d’augmenter la pression sanguine, d’améliorer l’afflux de sang dans les muscles et donc, in fine, d’obtenir de meilleures performances. Le boosting pose surtout une question de santé publique : ceux qui s’y adonnent peuvent se retrouver en état d’hyper réflectivité autonome (HRA). Ce qui représente une urgence médicale bien connue des personnes paralysées. Ces derniers peuvent en être victimes dans leur vie quotidienne en réaction à une simple blessure, plaie ou inflammation. Ce phénomène entraîne une brusque augmentation de la pression artérielle, avec un risque d’attaque cérébrale ou cardiaque potentiellement mortelle. Le docteur Jean-Claude Druvert, médecin et chef de mission de la délégation française à Rio, précise que “Cette méthode (du boosting) est excessivement dangereuse car elle est non maîtrisable”.
Un rapport de l’agence mondiale antidopage et du Comité international paralympique, qui s’appuyait sur des données de 2008 et 2009, notait : “En dépit de leur connaissance des dangers encourus pour leur santé, 16,7% des participants à l’enquête ont indiqué avoir eu recours au boosting pour doper leurs performances, à l’entraînement ou en compétition”.
Depuis 2004, le boosting est interdit et l’IPC a revu ses exigences de prévention à la hausse en avril dernier et des contrôles de la tension artérielle seront réalisés durant les jeux pour bannir l’automutilation. Désormais les sportifs qui présenteront une tension supérieure à 160 mmHg seront interdits de compétition. Jusqu’alors la limite était de 180 mmHg. Peter Van de Vliet, directeur du service médical et scientifique de l’IPC, rappelle que “Concourir dans un état de HRA, que ce soit intentionnellement ou non, met en danger la santé des athlètes. C’est aussi un moyen d’améliorer ses performances”.
Texte : AFP / pg
Photo: mezzotint / Shutterstock