Boites à bébé, solutions contre l’infanticide?

  Les chiffres de l’infanticide (meutre d’un enfant agé de moins de 12 mois) font partie de ces chiffres tabous dont personne ne parle vraiment, mais qui existent. Les statistiques officiels parlent de 17 infanticides

 

Les chiffres de l’infanticide (meutre d’un enfant agé de moins de 12 mois) font partie de ces chiffres tabous dont personne ne parle vraiment, mais qui existent. Les statistiques officiels parlent de 17 infanticides annuels en France mais la réalité serait bien différente selon Anne Tursz, coordinateur de : “Les morts violentes de nourrissons: trajectoires des auteurs, traitements judiciaires des affaires”. Cette dernière parle de 255 cas annuels. Alors quelles solutions mettre en place pour réduire ce chiffre et sauver la vie de ces enfants ? Les Allemands semblent avoir remis au goût du jour une pratique vieille de plusieurs siècles: les boites à bébé.

 

Courantes au Moyen Âge, les tours d’abandon ont été créées pour éviter les infanticides et permettre aux mères de remettre dans l’anonymat le plus complet leur nouveau né. En 2000, après la découverte d’un bébé mort dans une benne à ordures à Hambourg, les babyklappe ont été mises en place en Allemagne. Suivant le principe d’une boite aux lettres, ces dernières permettent aux mères (mais aussi à la famille … ) de déposer les bébés anonymement. Disposées à proximité, voire au sein d’un complexe hospitalier, les boites à bébé sont équipées d’une alarme prévenant de l’arrivée d’un nourrisson. Après le dépôt, les bébés sont pris en charge pendant huit semaines, période au cours de laquelle la mère peut se rétracter et récupérer son enfant. Passé ce délai l’enfant est mis à l’adoption. Outre-Rhin les mères ont depuis le 1er mai 2014 la possibilité de mettre au monde leurs enfants en maternité et de les donner alors à l’adoption. Mais cette mesure présente des inconvénients : une lettre doit être écrite par la mère pour son enfant, qui aura à 16 ans la possibilité de la recevoir et ainsi de découvrir l’identité de sa mère biologique. Une solution qui ne garantit pas l’anonymat et qui adonc ses limites. Celles qui veulent cacher leur maternité sans pour autant mettre à fin à la vie de leur enfant ni l’abandonner n’importe où, se tournent donc vers les “Babyklappe”. Seul problème, comment être sûr que c’est bien la mère qui a déposé son enfant et non quelqu’un qui en a pris la décision pour elle ? Ceci est un des arguments phare des opposants aux “babyklappe”.
Si des tours d’abandon ont existé en France, le projet a été abandonné il y a plus d’un siècle. C’est seulement en 1941 que l’accouchement sous X les a remplacées. La pratique et le nom ont évolué depuis (accouchement anonyme) mais le principe reste le même : permettre aux femmes qui n’ont pas pu procéder à une IVG de mettre au monde leurs enfants et de les donner à l’adoption. Entre le droit de l’enfant à connaitre ses parents et celui de la mère à conserver son anonymat, un débat aux enjeux multiples voit depuis quelques années le jour: nombre sont ceux qui souhaitent réformer l’accouchement sous X pour le remplacer par un accouchement dans le secret, secret garanti jusqu’au 18 ans de l’enfant avec révélation de l’identité de la mère s’il en fait la demande.