Ce phénomène consiste à absorber le plus d’alcool possible en un temps réduit, une forme de défi entre amis qui peut s’avérer très dangereux. Les chiffres avancés par l’étude mettent en évidence deux tendances paradoxales.
D’un côté, la consommation d’alcool parmi les pays de l’OCDE a tendance à baisser ces dernières années, c’est à dire -2,5 % entre 1992 et 2012, alors que celle des jeunes générations augmente fortement. En effet, la part des jeunes hommes âgés d’un quinzaine d’années, exprimant ne pas encore avoir touché à l’alcool est passée de 44 % en 2001/2002 à 30 % en 2009/2010.
Plusieurs raisons expliqueraient cette augmentation. Tout d’abord la meilleure accessibilité des jeunes à l’achat d’alcools légers et forts en raison de la diminution de leurs prix. Ensuite, le rapport pointe du doigt les grands producteurs d’alcool, qui ciblent particulièrement les jeunes en créant des boissons spécialement pour eux. A cela s’ajoute la publicité ciblée qui incite à la consommation.
“Les tendances observées parmi les jeunes constituent un problème majeur d’un point de vue social et de santé publique”, a indiqué l’OCDE. Par santé publique, le rapport entend notamment les accidents graves induits par le Binge Drinking. Aux États-Unis, on comptabilise, par exemple, une progression de 25 % des hospitalisations pour coma éthylique chez les 18-24 ans entre 1999 et 2008.
Mettre en place une politique de prévention
Stefano Scarpetta, directeur pour l’emploi, les politiques sociales et la santé à l’OCDE, a indiqué que chaque pays devrait agir rapidement face à ce phénomène en appliquant un mélange de politiques générales contre l’alcool mais également des mesures particulièrement adaptées aux jeunes. La taxation des produits, la baisse du taux autorisé au volant ou encore la limitation des publicités ciblées font partie des exemples cités pour lutter contre le Binge Drinking.
“Ce rapport montre clairement que des politiques, même coûteuses, de prévention de l’alcoolisme sont rentables à long terme, et souligne la nécessité pour les gouvernements d’agir d’urgence”, affirme Stefano Scarpetta. Car si la mise en place de politiques de préventions reviennent effectivement chères, le coût d’une trop grande consommation d’alcool par la société représente également des frais énormes pour chacun des pays concernés.
Source AFP