Le gouvernement voit dans les technologies numériques une opportunité d’améliorer la qualité des soins et de résorber le trou de la Sécurité Sociale, ce qui est utopique, car les investissements devront être considérables !
Celle-ci devrait être « issue du regroupement de l’ensemble des différentes instances actuellement existantes au sein du ministère, notamment la délégation à la stratégie des systèmes d’information de santé (DSSIS) et l’ASIP Santé ».
Cette fameuse « task force » réalisera « l’ensemble des actions conduites en matière de numérique en santé », afin d’atteindre les trois « objectifs stratégiques » que s’est fixé le gouvernement pour « d’ici 2022 » :
C’est le recueil des masses de données.
Le big data est une aide précieuse à la conduite des politiques de santé, pour l’optimisation du système de soins.
Le recoupement des données permet :
–D’identifier des facteurs de risque de certaines maladies comme les cancers ou le diabète et de mettre en place des outils de traitement ou de prévention plus efficaces.
–De développer des systèmes d’aide au diagnostic ou une veille sanitaire et de prédire la survenue d’épidémies.
Toutefois, ces données nécessitent la mise en place de mesures de sécurité visant principalement à garantir leur confidentialité, leur anonymisation. Il existe aussi un risque d’erreurs, de piratage et d’éthique. Mais finalement le vrai débat pour le Big Data est plutôt sur les bénéfices qui seront colossaux.
Il s’agit d’offrir aux citoyens des outils concrets leur permettant de mieux gérer leur santé et le suivi de leur traitement.
Des outils infatigables : contrairement aux humains, les machines ne nécessitent pas de pauses fréquentes ! Elles sont programmées pour fonctionner de façon continue sans broncher et renforcer, et non remplacer, le lien patient-médecins
Réduire les risques d’erreurs : par une meilleure analyse de toutes les données du patient comme les symptômes, les consultations médicales, les antécédents familiaux et les résultats d’examens.
Reprenons les 3 piliers phares de la télémédecine :
1) Téléconsultations : Les groupes ont salarié des médecins pour les pratiquer à moins de 100 € de l’heure (70 à 100 € de l’heure) : La tarification de la télé consultation (durée 6 minutes) est négociée à environ 15 €, remboursable : faite le calcul des bénéfices annuels !
2) Télécabines diagnostics : totalement informatisées permettront-elles des télés-diagnostics ? Prise de TA, de T°, tracés ECG ?
3) La prise de rendez-vous : un casse-tête à l’Hôpital. Impossible de parler à un médecin, voire absence lors du rendez-vous !
Le big data est un outil puissant pour prendre des décisions. Elle pourra notamment être utile en oncologie (traitement des cancers) grâce à son immense capacité à compiler et à comparer une masse gigantesque de données. Le CancerLinq, aux Etats-Unis fournit, lui aussi une aide à la décision. Une centaine d’hôpitaux ont mis en commun depuis 2010 les dossiers médicaux informatisés de plus d’un million de patients souffrant d’un cancer.
En France la Franche-Comté depuis l’accident de sur irradiation à Epinal a trouvé une solution originale pour pallier le manque d’oncologues : un système d’information commun des dossiers en cancérologie pour 11 000 patients en lien avec un logiciel de prescription de chimiothérapie.
Toutefois, on se souvient de l’échec retentissant du DMP (Dossier Médical Partagé) : malgré un effort financier d’environ 1 milliard d’euros, le DMP concerne aujourd’hui moins de 1 % de la population en 2018.
Enfin, on peut aussi s’intéresser au Smart Data ou analyse en streaming : les données sont analysées à la source en temps réel pour prendre des décisions immédiates.
Le délai de traitement est réduit à quelques secondes seulement. Sa meilleure application sera dans les hôtels à proximité d’un hôpital pour surveiller un patient après chirurgie ambulatoire.
Retrouvez le Dr. Kron au micro de Sud Radio, dans l’émission du 6 Mars avec André Bercoff (Sud Radio 99,9 FM de 12 h 15/13 h)