En sachant que le cerveau est capable de mémoriser rapidement et sans que l’on y prête attention, un signal sonore dénué de sens comme le son produit par une radio lorsqu’elle ne capte pas de signal, les chercheurs ont choisi cette stimulation auditive passive pour comprendre le lien entre l’apprentissage et le sommeil.
Cette étude, conduite par le Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (CNRS/ENS Paris/EHESS) en collaboration avec le Laboratoire des systèmes perceptifs (CNRS/ENS Paris) et le Centre du sommeil et de la vigilance (AP-HP/Université Paris Descartes) de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu - AP-HP, a amené les chercheurs à exposer des volontaires « à des bruits intégrant des sons répétés pendant leur sommeil et suivi leur activité cérébrale par électroencéphalographie ».
En analysant l’activité cérébrale des sujets pendant leurs différentes phases de sommeil et leurs réponses comportementales au réveil, les chercheurs ont découvert que le cerveau était aussi bien capable d’apprendre que d’oublier.
Ainsi les chercheurs ont pu établir que lors du sommeil paradoxal et lent léger, le cerveau est capable de mémoriser de nouvelles représentations et de nouveaux objets (ici les sons), alors qu’au cours de la phase de sommeil lent profond, les sons appris précédemment sont oubliés.
Il a même été observé qu’au réveil, les sons oubliés sont plus difficiles à apprendre que les nouveaux.
« Ces résultats sont compatibles avec l’idée que le sommeil lent léger et le sommeil paradoxal sont des états favorables à la plasticité cérébrale et à la consolidation active de la mémoire, tandis que le sommeil lent profond permettrait une forme d’oubli nécessaire pour éviter l’accumulation de souvenirs jour après jour, » explique le CNRS dans un communiqué.
L’interprétation des résultats de cette étude confirme que le sommeil permettrait de consolider des connaissances acquises au cours de la journée et que le cerveau jouerait un rôle de filtre, effaçant des informations qui ne sont plus nécessaires.