Un tel outil diagnostic pourrait permettre de réduire l’usage inapproprié des antibiotiques. Ce phénomène contribue largement au développement de la résistance microbienne et représente une grave menace sanitaire. Annuellement aux Etats-Unis, la résistance microbienne aux antibiotiques est responsable de deux millions d’infections dont 23.000 décès.
Timothy Sweeney, un chercheur en ingénierie à l’Institut d’immunité et des greffes de l’Université de Stanford, l’un des principaux auteurs de ces travaux explique : “Très souvent on ne peut pas vraiment déterminer de quel type d’infection souffre une personne” vu que les symptômes sont similaires.
Ce nouveau test permet d’identifier sept gènes dont l’expression se modifie pendant une infection. Les caractéristiques de ce changement peuvent indiquer si une infection est provoquée par une bactérie ou un virus. L’idée de ce test est inspirée des résultats d’une étude publiée en 2015. Ces derniers ont montré “une réaction identique du système immunitaire à de multiple virus mais qui diffère quand il s’agit d’une infection bactérienne”, explique Purvesh Khatri, professeur adjoint de médecine à Stanford, le principal auteur de l’étude.
Ce test sanguin a été efficace pour déterminer la nature de l’infection de 96 enfants gravement malades, précisent ces chercheurs. Mais il faut maintenant faire des essais cliniques plus étendus pour valider ces résultats. Autre obstacle avant que ce test puisse être commercialisé, il doit être incorporé dans un appareil capable de donner le résultat en une heure ou moins. Actuellement il faut entre quatre et six heures.
Ces scientifiques expliquent que chez les patients souffrant, par exemple, d’une septicémie, le risque de décéder augmente de 6 à 8% à chaque heure passée sans antibiotique. Ils estiment par ailleurs que le test doit être bon marché pour encourager une utilisation généralisée.
Selon les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies, un tiers des 154 millions d’ordonnances pour des antibiotiques prescrites chaque année par les médecins États-Unis n’est pas nécessaire.
Texte : AFP / esanum
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