Les laboratoires américains Eli Lilly ont indiqué que les personnes qui avaient participé à l’essai ont pu préserver une grande partie de leurs capacités cognitives en comparaison avec d’autres groupes qui avaient été traités avec du placebo.
“Ce type de traitement comme le solanezumab réduit les plaques de la protéine bêta amyloïde dans le cerveau, qui se forment avec l’âge. Avec ces essais cliniques nous avons la première preuve que le fait d’agir suffisamment tôt pourrait ralentir ce phénomène et la progression d’Alzheimer” , a indiqué le Dr Doug Brown, directeur de recherche à l’Alzheimer’s Society au Royaume-Uni.
En effet, les résultats montrent que sur environ 2000 patients à un stade précoce de la maladie, 34 % d’entre eux ont constaté un ralentissement du déclin mental et 18 % n’ont pas perdu leurs capacités à effectuer des tâches quotidiennes. Du fait de ce constat, les laboratoires ont annoncé vouloir poursuivre leurs essais cliniques pendant deux ans encore mais uniquement sur les patients encore faiblement atteints par la maladie. Ainsi, si les prochaines analyses, prévues dans 18 mois, démontrent à nouveau des effets positifs, le solanezumab pourrait devenir le premier médicament déclaré comme efficace contre la maladie d’Alzheimer.
Malgré cette bonne nouvelle, les scientifiques préfèrent ne pas trop s’avancer sur ce traitement puisqu’il a surtout démontré son efficacité sur les personnes en début de maladie. Néanmoins, le Dr Doug Brown rappelle que “ces données suggèrent fortement que le fait de cibler les malades aux premiers stades de la maladie avec ces anticorps est la meilleure façon de ralentir Alzheimer“.
Pour les autres patients, déjà à un stade avancé, dont le nombre est estimé à 36 millions dans le monde entier par l’Organisation Mondiale de la Santé, les effets de solanezumab n’ont pas encore montré de réelle efficacité. Selon Peter Roberts, professeur retraité de pharmacologie de l’Université britannique de Bristol : “Il faudra du temps pour déterminer si le solanezumab s’avérera efficace ou non pour traiter Alzheimer”. Il estime également que les résultats présentés hier “montrent seulement un petit effet statistiquement significatif dans un sous-groupe de malades atteints d’une forme modérément avancée de la maladie”.
Plusieurs mois, voire années sont donc encore nécessaires afin de déterminer si un traitement efficace contre l’Alzheimer peut réellement être mis sur le marché mais les pronostics montrent que c’est justement une course contre la montre qui se joue actuellement puisque d’ici à 2030, le nombre de personnes atteintes de cette maladie pourrait atteindre 65,7 millions d’individus dans le monde.
Texte : AFP / pg