Basé sur un questionnaire initial, le programme Alive-PD suggère des changements progressifs de fréquence, dose et type d’alimentation et une augmentation graduelle de l’activité physique, de façon individualisée, par un système d’objectifs hebdomadaires.
Aux Etats-unis, deux tiers de la population adulte est en surpoids/obésité, 10% sont diabétiques, et un tiers sont considérés comme prédiabétiques. L’augmentation de l’activité physique et l’amélioration des habitudes alimentaires sont au cœur des recommandations pour la prévention et la gestion de ces problèmes de santé. Cependant, la population adulte en général, et les personnes diabétiques en particulier, sont très loin de mettre en place ces recommandations. Des solutions nouvelles sont nécessaires pour aider les personnes concernées à atteindre et maintenir les changements comportementaux indispensables à l’amélioration de leur santé.
Dans un nouvel article publié dans le journal Nutrition and diabetes (DOI: 10.1038/nutd.2016.42), la même équipe analyse les effets d’une intervention préventive par Alive-PD sur les changements d’habitudes alimentaires, d’activité physique et de bien-être/productivité de 339 adultes pré-diabétiques par un essai contrôlé et randomisé d’une durée de 6 mois. Les participants ont été répartis aléatoirement en un groupe “intervention” (programme Alive-PD, n=163) et un groupe “contrôle” (pas de programme interventionnel pendant les 6 premiers mois, n=176). Les habitudes alimentaires, physiques et les paramètres psychosociaux des participants ont été évalués au début de l’essai et après 3 et 6 mois.
Les deux groupes montrent une augmentation de la fréquence hebdomadaire d’activité physique après 6 mois, significativement supérieure pour le groupe intervention (+1.21 vs. +0.42 jours/semaine, p<0.001). De même, les habitudes alimentaires varient avec en particulier une diminution de la consommation de pain et brioches, de pâtes/riz et de sucreries/pâtisseries, avec un changement plus marqué à 6 mois (mais présent dès le premier contrôle à 3 mois) pour le groupe intervention (p=0.02, 0.02 et <0.001 respectivement). Sans être ciblée par le programme Alive-PD, la consommation de viandes rouges diminue fortement et de façon équivalente dans les deux groupes de participants. Enfin, une augmentation de la consommation de fruits et légumes est observée dans le groupe intervention uniquement (différence significative des effets entre les deux groupes, p<0.01).
Des différences significatives de facteurs psychosociaux sont également rapportées en faveur du groupe intervention, en termes d’état de santé, de confiance en ses capacités de modifier ses habitudes alimentaires, et de capacités de concentration au travail (augmentation moindre ou diminution des scores pour le groupe contrôle, p<0.001), de perception de résistance à la maladie (p<0.005), de confiance en ses capacité à augmenter son activité physique (score constant pour le groupe intervention et diminution pour le groupe contrôle, p=0.02) et de fatigue (diminution supérieure du score de fatigue pour le groupe intervention, p=0.049).
Le programme interventionnel Alive-PD a permis, après 6 mois, une amélioration significativement supérieure de l’activité physique et des habitudes alimentaires des participants pré-diabétiques, qui semblent présenter ainsi un état psychosocial amélioré. Au début de l’étude, tous les participants ont été avertis de leur état de prédiabète, et conseillés pour réduire le risque de progression de la maladie. Les participants n’ayant pas bénéficié du programme Alive-PD ont ainsi adopté, par eux-même, certaines recommandations (diminution de la consommation de sucres, augmentation de l’activité physique, perte de poids), mais certaines recommandations apparaissent méconnues du grand public, comme l’augmentation de la consommation de fruits et légumes, non-observée dans cette étude pour le groupe contrôle. Le programme Alive-PD semble donc propice à l’éducation alimentaire et physique, et apporte un aspect psychosocial non négligeable pour les patients prédiabétiques. Le programme peut en outre être adapté à d’autres pathologies comme l’obésité, les troubles métaboliques ou l’hypertension.
Texte: esanum / jd
Photo: ruigsantos / Shutterstock