Les deux parents doivent être porteurs du gène de l’albinisme pour qu’un enfant naisse albinos, cependant il est aussi possible que le bébé ne soit pas affecté. Ainsi un enfant dont les parents sont tous deux porteurs du gène a 25% de chances d’être albinos, 50% de chances d’être un porteur sain, et 25% de chances de ne pas porter du tout le gène de l’albinisme.
Alors qu’en Amérique du Nord et en Europe, la proportion d’albinos est d’environ une personne sur 17.000 à 20.000, dans certaines régions d’Afrique subsaharienne la proportion est d’un sur 1.400, selon des chiffres cités dans un rapport de l’expert indépendant sur l’albinisme nommé par l’ONU. Robert Aquaron, expert de l’albinisme lié à l’université de Marseille explique que cette proportion plus élevée d’albinos est la conséquence de l’endogamie, c’est-à-dire le fait de choisir son partenaire au sein d’un groupe fermé, qui est pratiquée dans certaines régions.
Dans de nombreuses zones d’Afrique subsaharienne, les albinos sont parfois tués ou agressés et des parties de leur corps peuvent être utilisées dans des potions “magiques”. Une série de croyance associées à la sorcellerie sont à l’origine de cette agressivité. Ainsi de nombreuses rumeurs existent à propos de cette maladie, en voici quelques-unes : l’albinisme est un sort jeté par les dieux ou par des ancêtres et être en contact avec un albinos vivant peut entraîner des maladies, la malchance, voire la mort; les grigris ou potions magiques confectionnés avec des parties de corps d’albinos peuvent apporter la chance, la richesse et le succès politique; avoir des relations sexuelles avec une femme albinos peut guérir du sida; les albinos ne sont pas des humains mais des fantômes, ils ne meurent donc pas mais disparaissent; les os des albinos sont remplis d’or.
Selon un rapport de la Fédération internationale de la Croix-Rouge datant de 2009, les membres d’albinos peuvent s’échanger de 2.000 dollars alors que le corps entier peut lui trouver preneur à 75.000 dollars.
Le 13 juin, la deuxième journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, instaurée par les Nations unies, a eu lieu. La fonction d’expert indépendant sur l’albinisme, occupée par la Nigériane Ikponwosa Ero, elle-même albinos a été instituée par le Haut Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU, donnant aux droits des albinos une place dans l’agenda international. De plus, du 17 au 20 juin, les représentants de plusieurs pays et organisations se sont réunis à Dar es Salaam, en Tanzanie, afin de discuter de mesures à prendre en vue de protéger les albinos.
Texte : AFP / esanum
Crédits photo : AFP