Alors que la CSMF s’inquiète et que l’UFML et le CNOM l’invitent à réparer les erreurs passées, ReAGJIR rappelle à la nouvelle ministre les chantiers majeurs sur lesquels il lui semble urgent d’intervenir en priorité.
« Nous nous réjouissons de connaître le nom de la nouvelle ministre de la Santé et espérons vivement être entendus. Les chantiers à réaliser sont nombreux et nous souhaitons pouvoir y participer en faisant entendre la voix de la jeune génération de médecins. Ce sont les cinq prochaines années qui seront les plus difficiles en matière de démographie médicale : il est plus que temps d’agir et nous voulons aider. Emmanuel Macron a annoncé vouloir investir cinq milliards d’euros dans la santé, preuve de son intérêt pour le secteur. Espérons que des actes concrets, en concertation avec la profession, suivront. », commente le Dr. Sophie Augros.
Les généralistes profitent de l’occasion pour solliciter le ministère de l’Enseignement supérieur, car le nombre et le statut des chefs de clinique de médecine générale restent encore sujet à caution et méritent toute l’attention de la ministre. Encore récemment, ReAGJIR dénonçait le refus par certaines facultés de médecine de rémunérer des maîtres de stage des universités de médecine générale.
Après cinq années sous le mandat de Marisol Touraine, il n’est pas de secteurs ou d’activités de soin qui n’aient subi les conséquences d’un mode de gouvernance basé sur la défiance et la contrainte. Les liens entre les professionnels de santé et leur ministre de tutelle ont été rompus. En conséquence directe, le système de soin français est passé de la première à la vingt-quatrième place mondiale selon la dernière étude en date de l’Institut américain des mesures et évaluations de la santé (IHME).
La situation actuelle de la profession médicale en France est alarmante : la pénurie médicale s’accroît, le maintien de la qualité des soins en centre hospitalier public n’est dû qu’à la responsabilité d’équipes de soin souvent épuisées et rendue non attractive pour les plus jeunes, la profession médicale vieillit. La médecine française doit se relever à l’heure où elle va vivre sa révolution. Les nano et biotechnologies, ainsi que l’informatique, les sciences cognitives, la médecine algorithmique et la génomique vont bouleverser les pratiques sur les plans sanitaire, éthique, économique, philosophique et politique.
L’UFML félicite Agnès Buzyn et se tient à sa disposition pour lui faire des propositions novatrices.
Pour le CNOM, il est nécessaire de replacer les médecins au cœur du système de soins, construire une réforme concertée avec les professionnels de santé, en s’inspirant des multiples initiatives d’ores et déjà à l’œuvre dans les territoires, et il est urgent de sortir du système hyper administré et centralisé ayant cours aujourd’hui.
La CSMF, premier syndicat des médecins libéraux, félicite Mme Agnès Buzyn, nommée ministre des Solidarités et de la Santé et rappelle que le travail à accomplir est immense pour réformer en profondeur le système de santé français qui souffre d’un cloisonnement entre les acteurs et d’une organisation trop centrée sur l’hôpital.
Cependant, la nomination d’Agnès Buzyn est qualifiée par le Dr Jean-Paul Ortiz, Président du syndicat de « mauvais signal pour la médecine libérale ». Ce dernier s’inquiète en effet de son passé et rappelle que Mme Buzyn présidait la Haute Autorité de Santé qui, depuis mars dernier, ne compte plus aucun représentant de la médecine libérale dans son Collège. Il attend en conséquence, des gestes forts de la part de la nouvelle ministre afin de « renouer le dialogue et à restaurer la confiance avec les médecins libéraux sont attendus. »
Cette récente nomination au ministère des solidarités et de la santé est une nouvelle occasion pour les syndicats et les organismes de médecins de mettre en avant les difficultés rencontrées par la profession et d’espérer un dialogue constructif.