Ainsi dans le petit village de Chechourino, situés à plusieurs centaines de kilomètres de Moscou, la clinique locale n’est désormais plus financée par l’état. Cette décision risque de provoquer sa fermeture dans les prochains mois. Mais ce centre de soin est le seul à se trouver à proximité de ce village reculé et plusieurs personnes malades ne pourraient donc plus être soignées.
“S’ils ferment la clinique, ce sera une catastrophe. On paye notre assurance santé et on a le droit d’être soignés!”, explique Guennadi Vinogradov, un des habitants de ce village âgé de 76 ans et très remonté contre cette mesure. Et d’ajouter : “C’est comme si on voulait nous tuer”.
Ces fermetures de centres de soins ont ainsi un impact sur le taux de mortalité en Russie qui ne fait que grimper depuis ces dernières années. Actuellement estimé à 14 pour 1000 habitants, ce chiffre était de 13,5 le semestre dernier. Ce sont évidemment les villages les plus isolés qui souffrent le plus de cette baisse de budget constante dans le secteur de la santé et de l’accès aux soins.
L’alternative du gouvernement : skype
Face à cette situation dramatique, le président Vladimir Poutine a déclaré en juin avoir demandé à son gouvernement de prendre des mesures d’urgence. Mais aucune solution concrète n’a pas pour le moment été proposée pour facilité l’accès aux soins de ces populations. La ministre de la santé, Veronica Skvortsova, a, par ailleurs, reconnu avoir du mal à retenir le peu de médecins exerçant encore dans les petites localités, car faute de moyens suffisant ils rejoignent les plus grandes villes. L’unique alternative, qu’elle a alors proposé, serait de recourir aux docteurs prodiguant des conseils et soins sur skype. Mais cette proposition s’avère en réalité difficilement réalisable puisque ces villages n’ont souvent qu’un très faible accès aux réseaux internet.
“Nous n’avons même pas de réseau de téléphonie mobile et les téléphones fixes ne marchent qu’un jour sur deux”, a commenté Guennadi Vinogadov.
Le seul recours qu’ont les habitants d’un village comme Chechourino est l’hôpital situé à deux heures de route ce qui est bien trop loin pour intervenir en cas d’urgence.En plus d’ impacter le taux de mortalité, cette restriction de l’ accès aux soins pour les régions isolées provoque également une hausse du chômage puisque la réduction des budgets a engendré le licenciement de 90 000 employés. Des réformes ont certes été mises en places mais cela a surtout profité aux hôpitaux des villes qui se sont fortement modernisés au détriment de la santé de nombreux villageois russes.
Texte et crédit photo : AFP / pg