Sur l’ensemble des pays, 38,9 % des naissances seraient en moyenne réalisés par césarienne, mettant en danger la mère et l’enfant. En effet, la pratique de la césarienne multiplie le risque de décès par huit pour les mères et les nouveau-nés ont 120 fois plus de risques de développer des maladies respiratoires.
Les recommandations de l’OMS encouragent les pays à ne pas dépasser un taux de 10 à 15 % de césariennes. Mais les pays d’Amérique du Sud dépassent largement ce taux: le Brésil enregistre actuellement 54 % de naissances par césariennes. Un chiffre pouvant atteindre les 80 % si les établissements ou personnes privés sont pris en compte. La République Dominicaine a recours aux césariennes dans 44 % des cas, la Colombie dans 43 %, le Mexique dans 39 % et le Chili avec 37 %. En Europe, c’est l’accouchement naturel qui est dans 76% des cas privilégié plutôt qu’une intervention (les césariennes ne représentent que 24% des naissances) et il en va de même aux États-Unis, où les taux de césariennes sont de 33 %.
En raison de l’accès difficile aux soins, les pays les plus pauvres d’ Amérique Latine sont ceux qui pratiquent le moins de naissances par césarienne. Malgré cela, le nombre de césariennes est en constante augmentation; la Bolivie, par exemple, enregistre 19 % de recours à la césarienne en 2012 contre 14,6 % en 2008.
De nombreuses explications ont été avancées par les médecins et professionnels de la santé. La plus inquiétante étant la raison financière: “Les facteurs sont multiples et c’est bien le problème lorsqu’on tente de remédier à cette situation, même quand le prix est le même, le temps que cela prend, fait qu’une césarienne sera toujours plus rentable pour un professionnel qu’un accouchement naturel” a déclaré Bremem de Mucio, médecin et spécialiste en santé sexuelle et reproductive à l’OMS.
La peur de l’accouchement naturel est le second facteur le plus important. Il influence le choix comme l’explique cette jeune maman de 26 ans : “J’ai choisi de mettre au monde mon fils par césarienne parce que j’avais peur de l’accouchement naturel. Surtout de la douleur, de souffrir longtemps”.
Malgré les mesures prises dans certains de ces pays, comme l’obligation d’un deuxième avis médical ou un renforcement de l’information, ce phénomène ne semble pas près de s’inverser.
Source: AFP