Pour le moment, le traitement de l’asthme consiste en la prise de corticostéroïdes inhalés associés à des béta2-mimétiques inhalés pour le traitement de secours. Lors des crises d’asthme, une bronchoconstriction par contraction du muscle lisse bronchique est typique et rend la respiration très difficile. L’éducation thérapeutique des patients passe aussi par de nombreuses recommandations comme le sevrage tabagique, des contre-indications à l’aspirine, aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et aux béta-bloquants, la régulation de l’obésité et l’anxiété, les vaccinations contre les infections respiratoires (grippe, pneumocoque…)…etc.
Les mécanismes concourants à l’apparition de la maladie sont multiples. Plusieurs gènes semblent impliqués et former un terrain propice, néanmoins le rôle de l’environnement n’est pas moindre. L’exposition croissante aux polluants extérieurs et intérieurs (particules de diesel, biocombustibles…) et la sensibilisation aux pneumallergènes contribuent aussi à développer une pathologie asthmatique.
Le 22 Avril, des chercheurs britanniques de l’Université de Cardiff et du King’s College de Londres, ont publié leur découverte d’un récepteur moléculaire qui pourrait changer la vie des patients. Ils ont effectivement observé des tissus respiratoires humains et de souris asthmatiques ou non et ont remarqué que chez les sujets malades, il y avait une surexpression des récepteurs sensibles au calcium CaSR (Calcium Sensing Receptor) à la surface des cellules musculaires bronchiques.
Les CaSR régulent l’absorption du calcium, or c’est un ion intervenant dans les contractions musculaires et dans le cas de l’asthme, dans les constractions bronchiques au moment des crises.
Pour remédier à ce nombre trop important de récepteurs, les scientifiques ont testé des molécules particulières: les “calcilythiques”. Ces médicaments avaient déjà subi des essais cliniques pour évaluer leur efficacité sur l’ostéoporose, mais ce ne fut pas un grand succès. Toutefois, l’avantage de ces études préalables est qu’elles ont montré la bonne tolérance et la non-toxicité du traitement. Cela permettra d’accélérer sa commercialisation dans le cadre de cette nouvelle indication. Environ 5% des patients asthmatiques ne seraient pas sensibles aux traitements classiques et pourraient alors enfin se soigner ! De plus, le coût des calcilythiques est peu élevé. Le mode d’administration prévu est la nébulisation: diffusion de fines particules d’une solution à l’aide d’un gaz.
Mais attention, l’inhibition des récepteurs par les calcilythiques n’est pas définitive. A priori, il ne s’agit donc toujours pas de guérir l’asthme mais encore une fois de prendre un traitement régulier pour corriger un dysfonctionnement qui réémergera sans cette prise.
Les chercheurs affirment pourtant pouvoir développer un traitement curatif d’ici quelques années ! Dans tous les cas, ces récepteurs pourraient nous permettre d’en apprendre plus sur bien d’autres maladies respiratoires…