Traitement de la colite ulcéreuse par l'ustékinumab

L’ustékinumab convient au traitement d’induction et d’entretien de la colite ulcéreuse.

L’anticorps anti-IL-12 et anti-IL23 ustékinumab peut induire et maintenir une rémission à long terme dans la colite ulcéreuse (CU). C’est le résultat d’une étude actuelle de phase 3, randomisée et contrôlée, dans laquelle 961 patients atteints de CU modérée à grave (score de Mayo de 6 à 12, avec un sous-score endoscopique de 2 à 3) ont été inclus.1

La condition préalable de participation était une réponse insuffisante ou des événements indésirables inacceptables lors d’essais thérapeutiques antérieurs avec des antagonistes du facteur de nécrose tumorale (TNF), du védolizumab ou des traitements classiques.

Déroulement de l’étude

L’étude sur un an, en deux phases, a débuté par une induction de rémission de 8 semaines. Au début de cette phase, un tiers des patients a reçu un placebo (n = 319), un deuxième tiers 130 mg d’ustékinumab par voie i.v. (n = 320) et le troisième 6 mg d’ustékinumab par kg (en I.V), de manière randomisée (n = 322).
Un traitement préexistant par aminosalicylates, immunomodulateurs prédéfinis et corticostéroïdes oraux a été poursuivi à des doses stables au cours de l’étude. Un score de Mayo ≤ 2 était considéré comme une rémission, c’est-à-dire qu’aucun des quatre scores ne pouvait avoir une valeur > 1.

Les patients ayant obtenu une rémission après huit semaines ont été répartis au hasard entre les trois groupes de l’étude ultérieure (44 semaines) portant sur le traitement d’entretien. Celle-ci consistait en un traitement par placebo ou par une dose de 90 mg d’ustékinumab toutes les 12 semaines ou toutes les 8 semaines.
Les participants qui n’avaient pas répondu à l’ustékinumab pendant la phase d’induction ont reçu une dose supplémentaire de l’anticorps et ont été réévalués après un total de 16 semaines. Ainsi, des réactions tardives à l’anticorps pouvaient être prises en compte et ces patients pouvaient ensuite participer à l’étude sur la dose d’entretien.

Sur les 961 patients participants, 912 (94,9 %) ont terminé la phase d’induction. 523 d’entre eux ont été randomisés lors de la phase de traitement d’entretien et 494 (94,5 %) l’ont terminée.

Sécurité

L’évaluation de la sécurité de l’ustékinumab a montré qu’au moins une réaction indésirable au médicament est survenue au cours de la phase d’induction chez 41,4 % des patients ayant reçu une dose initiale fixe d’ustékinumab, 50,6 % des patients ayant reçu une dose en fonction du poids et 48,0 % des patients du groupe placebo.

La proportion de patients ayant présenté au moins une réaction indésirable grave au médicament était respectivement de 3,7 %, 3,4 % et 6,9 %.

Après la fin de l’étude sur le traitement d’entretien, 69,2 % et 7,6 % des patients du groupe recevant l’ustékinumab toutes les 12 semaines, 77,3 % et 8,5 % du groupe recevant l’ustékinumab toutes les 8 semaines, et 78,9 % et 9,7 % du groupe placebo ont respectivement signalé au moins un événement indésirable ou un événement indésirable grave.

Deux cas de décès sont survenus dans les groupes traités par l’ustékinumab avant la fin de l’étude. Ces décès étaient dus à une hémorragie des varices œsophagiennes ou à un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Un autre décès est survenu après la fin de l’étude suite à un arrêt cardiaque. Parmi les 825 patients ayant reçu de l’ustékinumab, il y a eu sept cas de cancer, dont trois cas de cancer de la peau non mélanome. Ces sept cas sont à mettre en regard d’un cas de cancer du testicule chez un patient sous placebo. Quatre patients ont développé des infections opportunistes.

Sur les 505 patients ayant reçu de l’ustékinumab dans les deux groupes d'étude, 23 (4,6 %) ont développé des anticorps contre le médicament. Cependant, aucune anaphylaxie ou réaction d’hypersensibilité grave n’a été observée.

Il était également évident que les patients n’ayant pas reçu de médicament avant l’étude en cours réagissaient moins favorablement au traitement par l’ustékinumab.

Dans l’ensemble, les auteurs de l’étude concluent que l’utstékinumab a montré qu’il était supérieur au placebo dans l’induction et le maintien de la rémission chez les patients du groupe étudié.

Source :
ands BE, et al. Ustekinumab as Induction and Maintenance Therapy for Ulcerative Colitis.
N Engl J Med. 2019; 381: 1201-14.
https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1900750