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On parle de plus en plus du rôle important dans la propagation de l’épidémie des formes asymptomatiques, véritables «casse-tête» pour une politique de dépistages systématiques. Dans cette catégorie, il faut bien différencier les formes «présymptomatiques» - c’est à dire pas de symptôme au moment du diagnostic mais ces patients auront des symptômes plus tard - et les formes réellement «asymptomatiques», c’est-à-dire qu’ils feront la maladie sans aucun symptôme décelable.
Un travail rétrospectif coréen (JAMA Internal Medicine, 6 août 2020) s’est attaché à caractériser les patients asymptomatiques (N=89) et présymptomatiques (N=21). Les auteurs les ont comparés à une cohorte de patients symptomatiques (N=193).
Bref, dans cet article tout se passe comme si virologiquement et démographiquement il n’y a pas de différence entre les patients symptomatiques ou les patients asymptomatiques. Bon, ça ne va pas aider au dépistage des formes asymptomatiques !
Des auteurs ont imaginé un petit bricolage permettant d‘évaluer rapidement l’efficacité des masques (Sciences Advances, 7 août 2020). En bref, on demande au porteur de masque de parler dans une pièce sombre. Un laser couplé à la caméra d’un téléphone portable peut, avec ce montage, dénombrer les postillons de diamètre supérieur à 5 µm. On peut ainsi se bricoler ce détecteur pour moins de 200 euros. Les auteurs ont testé 14 sortes de masques : du FFP2 jusqu’au masque «bandana» ou «cache col».
Les chercheurs ont demandé à un volontaire de parler à haute voix avec un des 14 masques et ils ont évalué la diminution du nombre de postillons par rapport au cas où il ne portait pas de masque (Schéma). Ils ont pu ainsi classer les masques du plus efficace au moins efficace. On remarque que le masque chirurgical fait aussi bien que le FFP2 avec cette méthode de mesure. Par contre le bandana : c’est une catastrophe !
(Merci au Dr Axel Ellrodt)
Les résultats sur la responsabilité des enfants dans la transmission du virus et concernant l ‘influence de l’ouverture ou de la fermeture des écoles sur l’épidémie commencent à être complètement contradictoires. Des études remettent en question le faible impact des enfants dans la propagation de la maladie. Cette dernière étude sur des écoles australiennes va dans l’autre sens (Lancet Child Adolesc Health, 3 août 2020).
Des auteurs ont cherché à connaître les modalités de propagation du virus dans les établissements scolaires. La plupart des écoles sont restées ouvertes en Australie pendant la première vague de l’épidémie de la COVID-19. La politique était d’isoler les cas avérés de COVID-19 chez les enfants et enseignants pendant 14 jours et d’isoler également tous les cas contacts.
Les auteurs concluent en un impact extrêmement faible des écoles dans la diffusion du virus à condition qu’une politique de dépistage et de distanciation soit instaurée. Article assez encourageant qui va contre la fermeture des écoles.
En France, on sait qu’environ un tiers de la mortalité de la COVID-19 survient dans les établissements accueillant les personnes âgées. Pour les États-Unis ce chiffre est à peu près similaire (27%). Des auteurs ont voulu savoir s’il existait des déterminants pour cette mortalité liés aux établissements (JAMA, 10 août 2020). Ils ont classé 4.254 établissements américains pour personnes âgées en fonction de trois séries de critères : qualité, niveau de soins et personnels soignants. Ils ont comparé ensuite les établissements ayant beaucoup de patients COVID-19 (<10 ; 11-30 et >30) en fonction de ces critères.
Résultat : seul le critère «personnels soignants» (nombre d’infirmières parmi le personnel soignant, nombre de personnel par patient, temps passé auprès des patients) permettait d’avoir une influence significative sur le nombre de cas COVID-19 dans ces établissements (OR 0,82 ; IC95%[0,70-0,95]).
On ne le dira jamais assez : le manque de personnels bien formés dans les EHPAD est une source majeure de morbi-mortalité due à cette maladie…
Ce n’est pas une blague ! Plusieurs équipes ont voulu savoir si l’odorat de nos toutous pouvait discriminer les patients atteints de la COVID-19. On sait que l’odorat des chiens est performant pour détecter certaines maladies comme le cancer.
Espérons que cette hypothèse ne finisse pas comme les avions renifleurs de Giscard…
Affaire à suivre !
(Merci au docteur Sébastien Beroud)