Covid-19 : à chaque jour ses réponses, par le Pr Adnet (FAQ N°41 - 6 mai)
Focus sur la fabrication maison de masques efficaces, le suivi post-Covid-19, l'impact de la pandémie sur la consommation française de médicaments et les indications officielles de demande de sérologie. Merci au Pr Adnet pour cette FAQ Covid-19 du 6 mai !
Depuis le 12 mars, le Pr Frédéric Adnet - professeur agrégé de Médecine d'Urgence, chef des Urgences de l’Hôpital Avicenne et du SAMU 93 - fait régulièrement le point sur le Covid-19.
Épidémiologie, études, clinique... Nous reproduisons ici, avec son aimable autorisation, les actualisations de cette «Foire aux questions».
INDEX et liste des FAQ
FAQ N°41 (6 mai)
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Monde : 79.600 nouveaux cas hier. 3.664.143 cas confirmés (décès 257.303, guérisons 1.199.439) dans 187 régions ou pays.
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France : 1.100 nouveaux cas avant-hier. 170.694 cas confirmés, 25.537 décès et 52.853 guérisons. [Il y a toujours un problème de comptage par ce site officiel pour la France].
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Italie : 1.100 nouveaux cas hier. 213.013 cas confirmés, 29.315 décès et 85.231 guérisons.
(Source : Johns Hopkins University)
COVID et masque
Une recette pour fabriquer un masque artisanal efficace !
- Il y a deux principes successifs à appliquer (ACS nano, 24 avril 2020) :
- une barrière physique (capture mécanique des grosses particules) qui peut être fourni par une couche de coton 600TPI,
- une barrière de capture électrostatique (particules fines) qui est assurée par de la soie naturelle, flanelle ou mousseline de coton.
- 4 couches de soie naturelle apportent une protection satisfaisante pour ce type de particules.
- La superposition de ces deux types de matériaux rend le masque artisanal efficace.
- La combinaison proposée par les auteurs est d’une couche de coton à forte densité de fibres accolée à 2 couches de soie naturelle ou de mousseline.
- Enfin, bien veiller a ce que le masque épouse parfaitement le visage.
Plein de patrons disponibles ici. À vos ciseaux !
COVID et post-COVID
Une nouvelle source de recherches cliniques : les pathologies post-COVID.
Des auteurs anglais ont fait un travail de revue systématique des pathologies rencontrées chez les survivants d’infections graves à coronavirus (SARS-CoV-2, MERS-CoV, SARS-CoV), quelques mois après l’hospitalisation (medRxiv, non reviewé, 22 avril 2020).
- Des complications pulmonaires à type de diminution de la DLCO (capacité de diffusion du monoxyde de carbone, signe une atteinte de la membrane alvéolaire et/ou du lit vasculaire d’aval) survenaient chez 26% des survivants, exposant ceux-ci à une évolution de type BPCO.
- Une diminution des performances physiques à l’effort survenait également.
- Un syndrome de stress post-traumatique avait une incidence élevée (39%) de même que la survenue d’un syndrome dépressif (33%) et d’une anxiété (30%).
- Enfin, les indicateurs de la qualité de vie (SF36) indiquaient un niveau abaissé.
- Deux axes de prise en charge à long terme se dégagent pour ces patients en post-COVID-19 : une réhabilitation respiratoire et un soutien psychologique.
COVID et non-COVID
On savait que les patients consultaient moins les urgences ou les médecins pendant l’épidémie au risque d’aggraver la morbidité des pathologies non-COVID (FAQ N°16, 22, 34 et 37). Un témoin indirect et inquiétant vient d’un rapport sur la consommation des médicaments pendant l’épidémie (EPI-PHARE, 30 avril 2020).
- L’étude a porté sur 466 millions d’ordonnances, soit 1,2 milliard de lignes de prescriptions et a concerné 51,6 millions de personnes du régime général.
- Après une période de stockage de médicaments (6-12 avril), on a assisté à un effondrement de la consommation de plusieurs classes thérapeutiques (13-16 avril) : vaccins (-35 à -71%), traitement ophtalmologique de la DMLA (-40%), dispositifs contraceptifs (-68%), corticoïdes (-64%), AINS (-70%), antibiotiques (-37%) et IPP (-13%).
- Seule l’association hydroxychloroquine-azithromycine avait augmentée significativement (+7.000% !). On se demande pourquoi !
[Merci au Dr. Alain Weill]
COVID et sérologie
La HAS vient de publier (HAS, 2 mai 2020) les indications officielles de demande de sérologie (pour les techniques voir FAQ N°38) :
- Diagnostic initial pour les patients symptomatiques graves hospitalisés, dont la PCR est négative mais chez qui les symptômes cliniques ou le scanner sont évocateurs d’un COVID.
- Diagnostic de rattrapage de patients symptomatiques graves hospitalisés mais qui n’ont pas eu un test PCR dans les sept premiers jours.
- Diagnostic initial de patients symptomatiques sans signes de gravité suivis en ambulatoire dont le test PCR est négatif mais dont le tableau clinique est évocateur.
- Diagnostic de rattrapage de patients symptomatiques sans signes de gravité suivis en ambulatoire mais chez qui un test PCR n’a pu être réalisé avant 7 jours.
- Diagnostic différé des patients symptomatiques sans signes de gravité diagnostiqués cliniquement mais n’ayant pas fait l’objet d’une PCR.
- Détection d’anticorps chez les professionnels soignants non symptomatiques, en complément du dépistage et de la détection de personne-contact par PCR selon les recommandations en vigueur, si la PCR est négative.
- Détection d’anticorps chez les personnels d’hébergement collectif non symptomatiques en complément du dépistage et de la détection de personne-contact par RT-PCR selon les recommandations en vigueur, si la PCR est négative.